En direct de là où je suis. Un jour, une photo depuis mon retour de Santo Domingo

lundi 25 août 2008

Cabarete : les vendeurs de plages


Portant chemisettes bleues, jeans et baskets, les vendeurs de plage commencent à arpenter la plage à l’heure où les premiers touristes investissent les transats. Commence alors la danse des vendeurs de bijoux, de massage, de tresses, de cigares, de fruits, d’animaux sculptés, de cacahuètes et autres objets non identifiés. Dix fois, vingt fois par jour, il faut alors dire bonjour, non merci, pas aujourd’hui. Ils parlent toutes les langues du monde, marchent toujours très lentement sur la plage. Parmi cette cohorte de personnages, deux ont retenus mon attention sans toutefois oublier « señor musica », ce guitariste qui se promène le jour comme la nuit avec son instrument sans pratiquement jamais en jouer et en criant « amigo » « musica ». Pour en revenir aux deux vendeurs de plage : une femme, un homme. Elle, assez grande, portant chapeau de paille, les traits fins, propose des massages et balance doucement son petit sac du bout des mains. Elle parait douce, presque timide. Elle n’est pas très insistante et pourtant à bien regarder, c’est elle qui semble le plus travailler. Quand un client accepte un massage, elle s’assoit sur le transat, délicatement, avec beaucoup de grâce. Chacun de ses mouvements est lent mais précis, comme régit par un rituel. Après avoir fait allonger sa cliente, elle lui enlève délicatement le sable avec une serviette puis, toujours lentement, masse chaque membre après l’avoir enduit d’huile, s’attarde sur les pieds et les mains. Puis, vient le tour du dos, de la nuque. Même chose côté pile. Je la trouve belle cette femme quand elle pratique ainsi son activité.



L’autre, l’homme, Nicolas, l’ami, présent tous les jours, très tôt, parlant du temps qu’il fait, de ses enfants, de sa famille. Toute sa vie est dans les mains de Dieu. Si son frère est sourd, c’est que Dieu l’a voulu, si sa mère a une maladie de peau, c’est que Dieu l’a voulu. Mais grâce à Dieu, ses enfants vont bien, il a du travail et de quoi les nourrir. Sa gentillesse, son sourire, les quelques mots prononcés chaque jour font de Nicolas un bon vendeur. Il connait bien les habitudes des touristes, nous ses clients. Nous les gringos, nous sommes plus réceptifs le matin, alors c’est à ce moment qu’il arrive, avant ces collègues, avant son cousin et qu’il nous vend ses bijoux. Gardera-t-il en mémoire ces deux français et leurs enfants ? Avons-nous laisser dans son cœur une toute petite empreinte ?

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