En direct de là où je suis. Un jour, une photo depuis mon retour de Santo Domingo

mardi 29 juillet 2008

Vive l'été


De retour en métropole, on se pose des questions... Pourquoi personne ne klaxonne ? Comment se fait-il que je puisse traverser la rue ? Pourquoi les trottoirs sont-ils fait pour les piétons ? Pourquoi n'y a-t-il pas de voiture avec des sound system qui arrosent de merengue la moitié de Paris ? Pourquoi la mer des Caraïbes est-elle à plus de dix minutes de voitures ? Pourquoi la manche n'est-elle pas à la même température que la mer des caraïbes ? Pourquoi le rap français est-il si triste ? Pourquoi, dans le métro, les gens tirent une tronche pareille ? Pourquoi n'y a-t-il pas de colmado ? Comment se fait-il que personne n'importe la Presidente ? Pourquoi la bière est-elle quatre fois plus cher qu'à Santo Domingo ? Comment se fait-il qu'avec un niveau de vie cinq fois plus élevé, les gens fassent dix fois plus la tête que les dominicains ?
Pourtant, depuis une semaine, il fait beau. C'est l'été. Le Barcelo est toujours aussi bon et j'arrive même à trouver des mangues, des ananas et des melons aussi bons qu'en Rep Dom. Merci Tang Frères. Et j'ai un chouette contrat à Paris jusqu'à l'hiver et même après si je me débrouille bien.
Bon, heureusement, il y a Carla qui distribue son CD à la sortie du conseil des ministres. C'est pas du bonheur une info comme ça ?
A demain peut-être...

dimanche 27 juillet 2008

J'irai revoir ma Normandie


Aujourd'hui, nénuphars normands.
A demain peut-être...

mercredi 23 juillet 2008

Leaving Santo Domingo


Ça va être compliqué pour moi, je ne suis plus à Saint Domingue et mon blog va continuer à vivre. Je change le sous-titre et le tour est joué.
En rentrant en France, c’est le choc culturel. Les douaniers mal aimables, la conduite respectueuse des codes, le silence, tout relatif certes.
« Les Hommes naissent libres et égaux en droit », c’est ce que raconte la déclaration universelle des droits de l’Homme. On parle de l’Homme en tant qu’espèce humaine ici, pas du macho de base.
Quand on rentre en Europe, il y a des contrôles à chaque pas. Je suis passé par Madrid. A Madrid, qui est dans l’espace Schengen, tout le monde est contrôlé, à la sortie de l’avion par la douane, avant la douane par la douane, à la douane par la douane. Puis, en prenant l’avion pour Paris, on est encore contrôlé par la douane, par la sécurité qui retire encore un ou deux objets coupant du sac, qui re contrôle que l’ordinateur portable n’est pas une bombe à neutron, des fois que ces pauvres contrôleurs Dominicain auraient fait leur boulot… Puis, à l’arrivée à Paris, nouveau contrôle à la sortie de l’avion par la douane, des fois que quelqu’un soit monté dans l’avion entre Madrid et Paris.
Là, dans un monde de productivité et de réalisme budgétaire, je me pose des questions.
Première hypothèse, la suppression des postes de douanes aux frontières intérieures a menacé de mettre sur la paille des milliers de douaniers auquel il fallait trouver une reconversion, les aéroports. Là, comme œuvre sociale, on ne discute pas le redéploiement des forces.
Deuxième hypothèse, nous sommes devenu cinglés et paranoïaques. Je pense, hélas que c’est la plus probable. A la sortie de l’avion de Saint Domingue, les dominicains et les haïtiens étaient mis à l’écart pour un contrôle plus poussé, « libre et égaux en droit » disait-on. Il est une période honnie ou des policiers et des militaires filtraient les mouvements de population dans toute l’Europe. On mettait ceux qui n’avaient pas de papiers en règle dans des camps. Ça s’appelait l’occupation et les filtres était fait par les troupes d’états totalitaires. Nous en sommes là. Les contrôles et les rafles sont des procédés d’état totalitaire. L’Europe est devenue une dictature sécuritaire dans laquelle les individus ne comptent plus. La nationalité du passeport est devenue l’Ausweiss. Quand la loi devient indigne, il faut la changer.
Troisième hypothèse, je n’ai rien compris au monde dans lequel je vis, chaque chose à se place, chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. Bien sur !!! Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ?
A demain peut-être…

mardi 22 juillet 2008

Marcher sur l’eau, éviter les péages


Ce week-end, à Cabarete, le temps était idéal. Dimanche, le vent s’est levé à 11h. Le plan d’eau était plat comme la main, j’étais seul dessus avec ma planche et mon aile. Faire le tour du circuit de Monaco seul dans sa Twingo doit faire le même effet.
Quand on a passé l’étape où l’on boit beaucoup d’eau, celle où l’on apprend à manipuler l’aile en même temps que la planche, le kite surf, c’est comme marcher sur l’eau. Le bonheur de parcourir un morceau de mer debout.
Pour changer, nous sommes passés par Nagua au retour. Route de bord de mer défoncée avec paysages sublimes. Voir photo.
Ça, c’était ce week-end. Aujourd’hui, je retourne en France. Je quitte la République Dominicaine avant d’être totalement accro à cette vie. Tout est accessible ici, tout, tout, tout. L’alcool, la drogue, le sexe, l’argent… En partant, je pleure moins cette vie facile que les amis que je m’y suis fait. J’avais peur de ce cercle, en fait il est ouvert aux dominicains. Les gens passent comme moi quelques mois ici puis s’en vont. Nous ne laissons qu’une empreinte dans le sable. Une photo dans l’album, rien de plus. Cette insoutenable légèreté du plaisir et de la liberté.
En vivant en expatrié, j’ai rencontré des expatriés chroniques, des expatriés accidentels, comme moi. Santo Domingo est une ville pathogène. La République Dominicaine aussi. D’expatrié accidentel on devient très vite chronique. Comme le dit Makaveli, il faut tout arrêter vite ou plonger définitivement.
N’écoutez pas les conseils de sécurité paranoïaques criés sur tous les toits. Les dominicains ne sont pas fous, à peine dangereux. Ils sont accueillants, aimables et gentils. Quand ils sont agressifs, c’est qu’ils ont bu. Le calme est facile à retrouver. Il n’y a qu’au volant qu’ils deviennent dangereux. Il faut aller vers eux, leur parler et le pays devient beau. Il y a beau y avoir plus de mort à Santo Domingo que dans les territoires occupés, la ville a beau être laide et peu vivable pour les piétons, l’environnement a beau être la dernière des préoccupations de ce pays, il fait bon y vivre en expatrié. J’ai regretté Séville pour la ville, pas pour ces habitants, je regretterais Santo Domingo pour ces habitants, pas pour la ville.
A demain peut-être…

vendredi 18 juillet 2008

Le petit chemin de terre


Imaginons une petite histoire de politique fiction. Un gouvernement arrive au pouvoir après une campagne longue et plutôt inconsistante. Les caisses de l’état sont plus ou moins vides, comme dans tous les pays du monde en ce moment, en dehors des producteurs de pétrole qui se la coule douce.
Première chose que l’on attend, c’est une politique d’austérité. En générale, cela signifie baisse du pouvoir d’achat, augmentation de prélèvements et taxes, diminution des effectifs dans la fonction publique et j’en passe. Nous avons connu ça et nous le connaissons encore.
Hier, Leonel Fernandez, président de la République Dominicaine a décrit, dans son discours de politique générale, une tout autre politique d’austérité. Augmentation générale du salaire minimum, des retraites et du traitement des fonctionnaires, report des programmes d’infrastructure qui n’ont pas atteint 75% d’achèvement, soutient renforcé aux secteurs de l’agriculture et des transports. Un programme tout keynésien qui pourrait faire frémir de terreur le FMI s’il n’avait notre bon DSK à sa tête. Mais selon la définition de Bernard Maris, les économistes sont les gens qui savent expliquer a posteriori pourquoi leurs théories étaient fausses.
Imaginons que notre leader maximo ai décrit ce type de programme… ça fait rêver non ?
Du temps où j’étais salarié, j’ai eu un bon nombre de patrons, plus ou moins compétent. L’un d’eux, dans un grand groupe pharmaceutique, avait comme devise ‘on ne fait pas de l’argent en en économisant’. De fait, nos dirigeants n’économisent pas, ils redistribuent à leurs proches.
En voyant la photo, on se dit qu’il est dommage que les programmes d’infrastructure s’arrêtent parce qu’il y a quand même du boulot.
A demain peut-être…

jeudi 17 juillet 2008

Rien de rien


Juste une photo, belle certe...

A demain peut-etre

mercredi 16 juillet 2008

Aplatanado


A Santo Domingo, comme dans toute la République Dominicaine, si tu es blanc et que tu ne parles pas trop bien espagnol ou plutôt le dominicain, tu es un gringo. Peu importe que tu parles anglais, français ou danois, tu es un gringo. Le gringo est une source de revenu potentiellement importante pour les dominicains de basse extraction, un objectif de mode de vie pour les autres.
Le gringo qui vit en République Dominicaine peut, s’il reste trop longtemps et s’il goute au mode de vie local, devenir ‘aplatanado’, littéralement ‘embananisé’. Il écoute de la bachata, du reggaetown et du merengue, mange exclusivement du riz avec du poulet et des hamburgers, boit sa ‘Presidente’ en se baignant dans la mer des caraïbes, roule en 4x4 sans respecter la signalisation et en téléphonant.
C’est presque la description de notre leader maximo dit-donc !!! Sauf que la Carla elle ne chante ni bachata, ni reggaetown, ni merengue. Ce serait sans doute plus rigolo.
Tient, comme nous sommes de retour parenthésique sur le vieux continent, posons nous la question de la motivation de la première dame. C’est une question qui me trotte dans la tête depuis bien longtemps, pas seulement sur celle-là, aussi sur les maitresses des précédents présidents. Parce que vu de ma fenêtre, il y a plus sexy que les quinca-septuagénaires gouvernants. Le bon docteur Freud nous a dit que les deux choses qui motivent l’espèce humaines sont le sexe et l’argent. Il s’est gouré, au travers de l’argent, c’est le pouvoir qui motive. Les gens de pouvoir ont un sex-appeal particulier. Je ne goute pas, je constate.
La Carla, elle avait tout, ou presque. La célébrité, l’argent, une collection de conquêtes amoureuses impressionnantes. Que lui manquait-il pour se mettre à la colle avec notre leader maximo. Le pouvoir et peut-être une autre dimension de la célébrité : la légende comme Grace Kelly ou Lady Di. Pour ça, a mon avis, elle est mal partie. En terme de classe internationale, notre leader maximo tient plus de Louis De Funes que du Prince Reigner ou du Prince Charles. J’espère pour Carla que son destin ne sera pas aussi tragique que celui de ces modèles.
Pour une fois, la photo n'a rien a voir avec le texte. Il s'agit du cuisinier du restaurant de la page El Rincon.
A demain peut-être…

mardi 15 juillet 2008

Carnet de voyage du nord est


Ce week-end nous étions à Las Terrenas, Playa Bonita pour l’hôtel, Portillo pour le kite surf, El Rincon le dimanche. Pour arriver a Las Terrenas, il faut prendre la nouvelle ‘autoroute’. En guise d’autoroute, il s’agit d’une route à deux voies avec un péage au tarif européen. L’intérêt de ladite route est qu’elle est récente, donc presque sans nid de poule, et qu’elle remplace une route de campagne qui ne permettait la liaison qu’en cinq heures. La, deux heures suffisent. La liaison entre ‘l’autoroute’ et Las Terrenas est un chemin de montagne avec trous et virages.
L’hôtel est sublime et calme. Des bungalows face à la mer autour d’une piscine. Playa Bonita est une plage de surf avec les palmiers et les houbats qui dégoulinent sur les vagues qui meurent à leurs pieds. Il n’y a pratiquement personne. Le plateau sablonneux s’étire sur une centaine de mettre a partir de la plage. Il permet aux vagues de dérouler tranquillement car ici il n’y a pas de rif. Le paysage est magnifique, l’eau est chaude.
Pour faire du kite surf, il faut aller à l’est de Las Terrenas. Portillo est inaccessible. Pour aller sur la plage, il faut un 4x4. Le spot est splendide. Une petite baie bordée de palmiers avec un rif pour couper les vagues. Le vent est oriente parfaitement side shore et renvoie au fond de la baie en cas de problème. Il faut seulement faire attention aux palmiers en levant l’aile. L’eau plate et chaude est un vrai plaisir. Il n’y a rien d’autre que des baigneurs et des surfeurs sur cette plage, pas de colmado pas de restaurant. Prévoir la glacière pour la soif.
D’après la légende, El Rincon est la première plage ou débarquait Christophe Colomb. Cette plage se mérite. Si les routes de République Dominicaine sont mauvaises, celles qui rejoignent El Rincon sont épouvantables. Vive les voitures de locations. Une piste, des ornières, des trous, des nids de poules, d’autruches. De Las Terrenas à El Rincon, il faut compter deux heures. La récompense est au bout du chemin. La baie est un rêve d’immensité. Bordée au nord par la montagne, elle déroule jusqu'à une petite anse ou la houle vient jouer. On y trouve trois restaurants. Nous y avons mangé du poisson perroquet et bu de la coco au rhum.
A demain peut-être…

vendredi 11 juillet 2008

Port au Prince


Les pays européens s’interrogent beaucoup sur l’émigration depuis quelques temps. C’est un sujet vendeur sur le plan politique. Les populistes comme en France, en Italies ou en Pologne disent qu’avec une maison qui possède 14 chambres, on ne peut accueillir que 14 personnes. Michel Rocard, qui n’est pas le dernier des imbéciles, dit qu’on ne peut accueillir toute la misère du monde. Retournons la proposition, qu’est-ce que je fais quand quelqu’un meurt de faim devant dans ma maison avec 14 chambres et 14 convives qui les occupent ? Je sais bien que même à Paris, on laisse des gens vivre et mourir dans la rue. Je sais bien que beaucoup d’émigrés ne meurent pas de faim chez eux. Je sais aussi que beaucoup sont prêt à mourir pour rejoindre l’Europe, même pour y vivre et y mourir dans la rue.
Nous sommes incapable d’évaluer les priorités dignes de se nom. Quand un haïtien débarque, nous sommes prêt à le remettre dans son avion pour qu’il retourne mourir de faim en Haïti. Car on meurt de faim en Haïti. La faim c’est la faim. Et nous débattons sur l’opportunité de taxer les opérateurs de téléphonie pour financer la télévision publique.
Les dominicains ont le même type de raisonnement. Un membre du parti de l’actuel président me disait qu’il ne voyait pas ce que pouvait apporter Haïti à la République Dominicaine. Ce à quoi on peut immédiatement donner une réponse : de la main d’œuvre encore moins chère que main d’œuvre locale. Ce n’est pas du cynisme, c’est déjà le cas. Une estimation du chiffre d’affaire réalisé par la main d’œuvre haïtienne en république dominicaine est de 150 milliards de Pesos (source ‘El diario libre’). De la théorie à la pratique, il y a encore du chemin pour tous les hommes politiques du monde.
Pour retrouver l’absurdité de la situation, je vous conseil de lire ‘Tous à Zanzibar’, l’excellent roman de John Burner. La planète s’y couvre de population dans une ambiance de xénophobie, de terrorisme et d’individualisme galopant. Il y a un point final, c’est lorsque la population mondiale debout sur l’ile de Zanzibar en couvre toute la surface. Sommes-nous loin de ce point ?

A demain peut-être…

jeudi 10 juillet 2008

La montagne


Le Pico Duarte culmine à peu près à 3 200 mètres au dessus des Caraïbes. C’est le plus haut sommet des îles. L’expédition est faisable et à faire. Pour y monter, il faut louer les services d’un guide. Il se raconte ici, qu’un gringo à passé 10 heures à marcher pour retrouver son chemin en redescendant du pic. Cela dit, même avec un guide, il vaut mieux être préparé physiquement. Le programme sur deux jours étant constitué des ingrédients suivant : Samedi, six heures de marche jusqu’au refuge. Ça grimpe un peu, dodo bien mérité. Dimanche, réveil à quatre heure du matin et pour se dégourdir les jambes deux heures d’ascension jusqu’au sommet. Avec un peu de chance il fait beau et la vue est géniale. Une fois là haut, il faut redescendre, soit deux heures de marche. Après une collation, redescente jusqu’en bas, soit six heures de marche. En gros, seize heures de marche en montagne sur deux jours pour une vue imprenable s’il ne pleut pas. On est loin de la dune du Pilat. D’aucuns prétendent qu’en trois jours, voir quatre, c’est plus agréable.

Le guide possède deux mules, une pour le matériel car on peut apporter sa tente, une qui sert d’ambulance. J’y vais au mois d’août.

Aujourd’hui, on peut lire dans la presse que Bolloré à pris 100% de CSA. Quand on sait que Bolloré est un grand ami de notre leader maximo, on peut se dire, sans trop de procès d’intention, que les sondages émanant de cet institut vont avoir une jolie couleur bleue ces temps prochains.


A demain peut-être…

mercredi 9 juillet 2008

Ca prend l'eau


Aujourd’hui, il pleut. Encore une bonne pluie tropicale avec des nuages qui lancent des sceaux d’eau pendant que d’autres arrosent à la lance à incendie.

Les statistiques du jour donnent 32 à 8. Trente deux, c'est le nombre de victimes d’homicide à Santo Domingo pendant la dernière quinzaine, huit, c’est le nombre de policiers tués pendant la même période. On ne s’ennuie pas en Rép Dom. Une amie a conseillé, plutôt ordonné à ces enfants de ne pas s’attacher en voiture et de se jeter au sol dés son ordre.

A demain peut-être…

mardi 8 juillet 2008

Bertha


Il me semble que nous allons rater le premier ouragan de la saison. Vous n’aurez donc pas de reportage en direct sous la tempête. En effet, Bertha se dirige au nord. Heureusement pour la République Dominicaine. Il est impressionnant de voir la photo satellite. La tempête fait deux ou trois fois la surface de l’île. C’est plutôt bien de savoir que les toits de tôles ondulés ne craignent rien pour l’instant.

Ce jour, dans le monde, il y a un article intéressant, signé par des cinéastes estimables, sur la riposte graduée proposée par notre leader maximo. Loi qui a été pour lui, disons-le pour la petite histoire, l’occasion de rencontrer son actuelle femme. Que la sauvegarde d’un business model éculé soit l’occasion pour quelqu’un comme Costa Gavras d’affirmer qu’une loi qui permet l’analyse systématique du contenu des échanges entre internautes n’est liberticide me laisse sur le cul. J’avais bien regardé Z, ‘L’aveu’, et dernièrement ‘Amen’, je n’y avais pas trouvé ce type de combat. La construction même de la proposition de loi est tout à fait éloquente, prenons des constructeurs automobiles, des fabricants de pneumatiques, des pétroliers, des pilotes automobiles professionnels et demandons leur de nous faire des propositions sur l’environnement. Pendant ce temps, la mer monte…

Ici, nous sommes loin de la proposition de loi Olivienne, du Grenelle de l’environnement et de toutes ces préoccupations au demeurant fortes importantes. Les CD et les DVD se piratent et s’achètent dans la rue pour la modique somme de 90 pesos. Les voitures consomment des hectolitres d’essence, c’est normal, celle-ci est deux fois moins cher qu’en Europe. Pour exemple, une publicité pour un 4x4 Allemand met en avant une faible consommation de 17 litres au 100km. Seul point positif, personne n’a besoin de chauffage, mais comme tout le monde à la climatisation, ça doit compenser un peu.

A demain peut-être…

lundi 7 juillet 2008

Cabarete-Neuilly sur Seine


Week-end de Kite surf à Cabarete, du vent, de la fête sur la plage, ce serait presque un bonheur. S’il n’y avait eu ce léger décalage.

J’écris ce post en trois parties. Trois histoires différentes qui ne se rejoignent au bout. Les noms sont exacts sauf le dernier. Les faits sont exacts pour les trois.

Josefine est haïtienne, elle vit à Cabarete avec son mari. Ils ont moins de trente ans. Elle travaille comme muchacha chez un canadien qui vit dans une grande villa du coté de Sosua. Muchacha, c’est femme de ménage. Elle y travaille toute la semaine, samedi compris de 7h à 17h et le dimanche de 12h à 17h. Elle est payée 10 000 Pesos dominicains par mois (200 Euros), n’est pas nourrie par ces patrons, n’a pas d’assurance sociale. Si elle est malade, elle ne gagne rien. Samedi matin, avec Manu, son mari, nous sommes allé lui apporté son repas. Lui, il fait ‘motoconcho’ à Cabarete, ce sont des mototaxis. Il gagne entre 15 et 50 pesos par course. Je ne m’imagine pas ce que ça représente par mois. Ils ne savent ni lire ni écrire, ils gagnent juste de quoi se payer le loyer de la ‘maison’ au toit de tôle ondulée dans les ‘favela’ derrière Cabarete, manger et payer les transports. Pas un extra, pas de radio ni de télévision, Bachata et Merengue comme loisirs le soir en gardant le fils de la voisine pour 100 pesos pour la nuit en plus de leur fils qui a à peine un an.
Christine débute comme assistante sociale à Neuilly sur Seine. Elle gagne le SMIC plus 30%. Dans son secteur, elle traite des dossiers de familles haïtiennes émigrées clandestinement. Quand elle les reçoit, elle ne comprend pas du tout ce qui les motive à venir en France, sans but précis, sans projet, en parlant à peine la langue. Elle pense qu’ils ont un petit pois dans la tête, qu’il faut qu’ils retournent chez eux.
Etienne est ouvrier spécialisé chez un grand constructeur automobile. Il gagne deux fois le SMIC, il a passé la cinquantaine et a une famille. Il a frappé son supérieur hiérarchique car il était un peu éméché lors d’une discussion sur son travail. De toute manière, il ne veut plus travailler. Il va être renvoyé pour faute grave. Les syndicats ont déclenché une grève car ils trouvent cela profondément injuste.
A demain peut-être…

vendredi 4 juillet 2008

God Bless America


Hier soir, c’était soirée merengue au Coyote Club sur Paseo de los Locutores. C’est une boîte de nuit au décor Western qui passe de la musique des caraïbes. Le mélange des genres ne fait peur à personne. Mais le jeudi soir, il n’y a pas grand monde et après trois jours de sorties… En fait, on se sent vraiment mieux le lendemain d’un jogging et d’une bière que le lendemain de douze bières. Les gens semblent plus aimables, la musique coule doucement dans les oreilles, on peut se passer de Danko Jones pour se réveiller, Turin Brakes suffit. Et puis, je dois avoir une meilleure tête car mes collègues de bureau me disent bonjour. C’est meilleur pour le moral.


Aujourd’hui, chantons l’hymne américain car c’est la fête de l’indépendance. Comme le 27 février ici, en République Dominicaine. Il faut toujours des symboles pour unifier un pays, des boucs émissaires, des héros. Les plus vernis dans le rôle du bouc émissaire étant ceux qui ont eu le plus grand empire colonial… Et en plus, ils jouent au pied.


Je passe souvent devant les diverses ambassades de Santo Domingo. D’aucune reflète étonnamment l’image du pays qu’elle représente. L’ambassade de France est un superbe bâtiment ancien dans la cité coloniale, en face d’un excellent restaurant. Le choix ne semble pas anodin même s’il s’agit de la maison du tristement célèbre Hernan Cortès, oui, celui qui massacra les civilisations sud-américaines. L’ambassade d’Israël est un véritable bunker dans la zone des universités. On la remarque à peine tellement le bâtiment est bas. Un garde surveille l’entrée mais vue la tête du bâtiment, on voit mal comment on y entrerait sans y avoir été invité. Le garde, quoique sérieusement armé, en est la moindre des défenses. Le toit est couvert d’antenne. L’ambassade des Etats-Unis est un grand bâtiment plat qui me fait invariablement penser à une préfecture française avec sa file d’étrangers qui attendent pour un visa, une carte de séjour ou un tampon sur un document. L’ambassade d’Espagne ressemble à un château (en Espagne) grandiose et vide. Je n’ai pas vu s’il y avait une relève de la garde à l’ambassade de Grande Bretagne.


Tenir un blog c’est jeter une bouteille à la mer chaque matin. Je ne sais pas quelles sont mes motivations : exhibitionnisme, trop plein d’énergie, frustration, colère... Chaque matin j’ai comme une envie de d’écrire quelque chose, d’essayer de vous faire voyager, de vous amuser ou de vous faire réagir. Les commentaires sont chaque fois un encouragement et à ce titre, je tiens à remercier particulièrement Starbeuk pour celui d’hier.


A demain peut-être…

jeudi 3 juillet 2008

Rien à voir


Aujourd’hui, un post énervé qui n’a rien à voir avec la République Dominicaine.

Les libérations d’otages sont des marronniers qui fleurissent de manière aléatoire. On peut reprendre les articles sur les otages du Liban, d’Irak (enfin ceux qui s’en sont sorti) ou je ne sais où, on retrouvera les mêmes célébrations avec les mêmes hommes politiques qui font les beaux. Je suis très heureux pour Ingrid. Je suis aussi très heureux que notre leader maximo ce soit cassé les dents sur le sujet, et rien que pour ça, ça valait le coup. C’est peut-être pour ça qu’il était si énervé chez France 3. Mais il va nous reprendre ça en main façon ORTF, mieux que son ami Silvio avec la RAI.

Bref, cette libération permet aussi à beaucoup de relancer le discourt sur le terrorisme et la menace globale. Un bon mensonge assené suffisamment souvent devient une vérité. Quand les B52 tournaient autour de la terre en permanence avec de quoi détruire plusieurs planètes comme la notre, n’était-ce pas la vrai menace globale ? Quand le dictateur, pardon, le premier ministre russe refait tourner autour de la terre ces bombardiers stratégiques, le risque n’est-il pas un peu plus important que des bombes artisanales dans n’importe quel métro de n’importe quelle métropole ? Quand notre leader maximo se propose de fourguer la technologie nucléaire à Kadhafi, ne nous prépare-t-il pas des lendemains vitrifiés ? Mais on accueil ces dictateurs dans toutes les démocraties. En tant que clients riches, ils sont beaucoup plus fréquentables que les petits artisans de la terreur.

Maintenant, qu’il n’y a plus que 400 otages chez les FARC dont plus un seul de connu, ils ne sont pas sortis de l’auberge.

A demain peut-être…

mercredi 2 juillet 2008

Whaou...


Je vous ai parlé de Manu, le sexe symbole du service finance. Il est venu en costume cravate aujourd’hui, provoquant un début d’émeute parmi la nombreuse gente féminine du dit service. On a presque été obligé d’appeler la sécurité. L’évènement a été fixé pour l’éternité par les appareils photos d’à peu près tout le monde. Il faut rappeler que la tenue de travail ici, c’est jean chemise et très rarement costar cravate.


Cela fait partie des us et coutumes locales. Par exemple, les anniversaires sont fêtés au bureau. L’employé qui aura vieilli d’un an verra son bureau décoré de ballons gonflables et de confettis. Chaque fois, je me dis qu’il faut beaucoup de rigueur dans ces célébrations, si quelqu’un est oublié, il va se sentir vraiment exclus.


Une autre coutume étrange : le baby shower. C’est une fête organisée pour les femmes enceintes sur le point de partir accouché. En fin de journée, une grosse pâtisserie dominicaine (Les pâtisseries dominicaine sont à peu près aussi appétissantes que les pâtisseries anglaises, Brrr) et des cadeaux. Tous ces petits évènements meubles la vie de l’open space. Management Mac Do.?


Les désordres dans l’hygiène de vie entrainent des désordres émotionnels. Hier, en lieu et place du jogging, c’était réunion jusqu’à 20h suivit d’apéritif dominicain à base de rhum avec régime dissocié pizza, sans glace. Rien que du bon, David Servan-Schreber condamnerait et il aurait raison. Aujourd’hui, la concentration est plus dure à trouver et surtout, le moindre dérangement la fait fuir à la vitesse de la lumière. Il faut trouver les ressources pour la maintenir en place. Les désordres émotionnels, c’est comme le Kite Surf, le Windsurf ou le rugby, se sont des sensations impressionnantes. Dire qu’il y en a qui se drogue pour ressentir ce genre d’effet.


A demain peut-être…

mardi 1 juillet 2008

Vacances et Salsa


Hier soir, c’était guet-apens au Madison Café. Après le jogging, je m’arrête pour une tartine et une Presidente. Il y a des soirs où on ne rencontre personne, d’autre où tout le monde est là, ou presque. C’était le cas hier soir. En lieu et place de la Presidente, c’était quelques verres d’Alfoz, une bonne salade, une crème brulée (un pur bonheur) et la promesse d’un autre week-end de Kite Surf à Cabarete. Le Kite Surf serait-il aussi une drogue dure ?
Manu, le sexe symbole du bureau, m’a passé hier une sélection de Salsa. Il y a quelques perles du Gran Combo de Puerto Rico et une reprise de ‘Je l’aime à mourir’ de Cabrel en Salsa Picante. Enorme.
Juillet, c’est les vacances. Enfin, quand j’étais petit, c’était le début des grandes vacances, des migrations touristiques en 404 ou en R16 vers l’Alsace, la Bretagne ou la Cote d’Azur… Ce n’était pas le bon vieux temps. Qui est retourné dans une R16 ou une 404 ? La moindre Skoda est infiniment plus luxueuse. Les voitures étaient inconfortables, les routes nulles, les voyages duraient des journées entières, il faisait chaud et on vomissait.
Ici, pas de vacances massives. La tendance, c’est l’américanisation. On bosse pour gagner de l’argent et l’argent devient l’objectif principal. On voudrait que les relations sociales tournent autour du travail et de la famille. Point. Mais nous sommes en République Dominicaine. Et ce n’est pas si simple. Les dominicains salariés ont 3 semaines de congés par an. Ils prennent les français pour des glandeurs finis, des gringos qui ont du fric et du temps. Je passe mon temps à expliquer qu’il y a une vie après le travail, que les amis, la famille, les loisirs ont une importance vitale pour l’équilibre personnel, que ce n’est pas parce que tu travailles moins que tu gagnes moins. Enfin ce n’est pas si simple non plus, mais il existe des stratégies pour faire en sorte de gagner suffisamment pour vivre confortablement sans se mettre en terre pour son boulot. J’entends les esprits chagrins gronder qu’il faut bosser pour s’en sortir… C’est l’apanage des travaillomans. Il en faut.
Le travail dur est contraire à l’intelligence humaine. Homo sapiens sapiens a inventé des outils pour se passer des tâches pénibles ou pour réaliser des opérations impossibles sans. Il est parfois valorisant de faire des travaux durs, on prend une bonne fatigue, ça fait team building, ça peut même permettre de réaliser des projets dont on pourrait être fier. Un éthologue connu (Boris Cyrulnik) donne comme mesure de l’intelligence du scarabée, le nombre d’essais qu’il tente pour passer un obstacle insurmontable avant d’en faire le tour. Notre intelligence devrait nous permettre de faire le tour des travaux pénibles, voir des travaux tout cours, plutôt que de les aborder crânement de front. Parfois, mes congénères sont aussi stupides que le plus stupide des scarabées.
A demain peut-être…