En direct de là où je suis. Un jour, une photo depuis mon retour de Santo Domingo

vendredi 30 mai 2008

Bonaire II


Je reviendrais à Bonaire... Pour le calme de l'ile, pour le spot de windsurf et le vent, pour plonger de nouveau dans les bans de poissons, pour le bar 'Little Havana' derrière le port, pour les ânes qui viennent demander l'heure dans la voiture, pour les flamands roses pas timides pour deux sous.

mardi 27 mai 2008

Amsterdam Caraïbe



Bonaire, ce sont les Antilles Néerlandaises. Un endroit où il fait chaud, il y a du vent, on parle hollandais, on mange mal et on boit de la Heineken.
Les Antilles Néerlandaises, ce sont trois îles, Aruba, Curaçao et Bonaire, plus la moitié d’une, Saint Martin. Les trois premières sont situées à une cinquantaine de miles des côtes Vénézuéliennes. J’ai passé deux jours et demi sur Bonaire, visiblement la moins touristique des îles.

C'est un caillou sec peuplé de bush et de marais salants. Le sud est pelé, caillouteux et balayé par le vent. Il s'y trouve une lagune exposée aux vents, Lac Bay : Une grande étendue de profondeur d'aileron avec de l'eau chaude. Ce lac est un sanctuaire pour les tortues. Le Windsurf y est autorisé mais pas le Kitesurf. La raison invoquée est le fait que ce soit un parc naturel. Donc, le Kitesurf est plus destructeur que le Windsurf ? Bizarre.
En tout cas, c'est l'overdose assurée. Un plan d'eau splendide, des conditions de rêve pour une navigation sans limite.



Le nord de l'île est presque valonné. C'est du bush avec plein de chèvres dedans, un lac avec des flamands roses, un sanctuaire pour les ânes. Ces aimables petites bêtes se trouvent sur toute l'île. Pas farouches du tout, elles viennent voir qui s'intéresse à leur sort. On y voit beaucoup d'iguanes. Ils font le lézard sur la route et un certain nombre s'en trouve transformés en carpettes. La plupart filent dés l'arrivée de la voiture. Ils vont vite et sont vraiment gros. Faisant leur sieste dans les cocotiers, ils n'hésitent pas à venir vous intimider si vous vous montrez trop curieux. Moins sympa que les ânes mais ça se mange aussi : paté pour les premiers, soupe pour le second.



La ville principale au nom totalement imprononçable, 'Kralendijk', est essentiellement blanche, le village du nord, 'Rincon' essentiellement noir. On retrouve l'habitude des hollandais à ranger les hommes et les choses suivant leur caractéristiques principales. Ca a donné l'apartheid en d'autre lieu. Les hollandais du lieu parlent hollandais et anglais. C'est assez facile pour l'anglais, le hollandais m'est définitivement étranger. Les locaux parlent anglais, hollandais, papimiento et espagnol. Le papimiento est un doux mélange de créole et d'espagnol avec un accent qui rappelle le Brésil. Parlé lentement, il est compréhensible aux oreilles habituées à l'espagnol des caraïbes.

A demain, peut-être.

jeudi 22 mai 2008

En mai, fait ce qu’il te plait


Les rues de Santo Domingo ne sont pas forcément sures. J’en ai croisé un exemple hier. Un automobiliste téléphonait au volant de son 4x4 toutes fenêtres ouvertes dans les embouteillages. Un motocycliste s’arrête à sa hauteur, lui chipe le téléphone et fiche le camp. L’automobiliste sort de sa voiture un pistolet à la main et… heureusement pour tout le monde, le motocycliste avait pu fuir.

On peut tirer plusieurs conclusions. La première confirme qu’il est dangereux de téléphoner au volant sans kit main libre mais pas forcément pour le conducteur ou ces voisins directs. Si le motocycliste avait été à porté de feu, le brave conducteur aurait joyeusement vidé son chargeur dans la rue. La deuxième, c’est qu’à Santo Domingo, personne n’hésitera à abattre un voleur de téléphone mobile s’il est à portée de tir. Ça fait réfléchir non ?

Le responsable de la sécurité de la société pour laquelle je travail ici envoie à tous les nouveaux arrivant un document intéressant. Seraient-ce les consignes de sécurité pour la visite de Georges Bush à Téhéran ? La visite du Pape en Irak ? La sortie de prison de Dutroux à Bruxelles ? Pas du tout, ce sont les recommandations pour se promener sur les trottoirs de la capitale de la République Dominicaine. De la zone de sécurité qui doit être de vingt mètres autour du promeneur à la position de la voiture dans les embouteillages, tout y passe sur la trentaine de pages. Mais il n’est jamais décrit comment se comporter quand un dominicain qui vient de se faire voler quelque chose ouvre le feu. Moi je sais: se coucher à plat ventre et mettre les mains sur la tête en attendant la fin des hostilités. Je rigole, enfin pas trop quand même.

A dimanche, peut-être, c'est loin les Antilles néerlandaises.

A ce sujet, la photo n'a pas été prise à Amsterdam mais dans l'aéroport de Curaçao. Le duty free de fromage !

mercredi 21 mai 2008

Pourquoi faut-il interdire André Rieu ?


Chaque matin, je descends prendre le petit déjeuner dans mon Aparthotel. Le lieu est convivial et le petit déjeuner normal, sans plus. On est loin des frasques de l’hôtel Santo Domingo avec le cuisinier dédié à la cuisson des œufs, le café dans la tasse par anticipation, les montagnes de pain, de croissants, de fruits, etc. Ici, le buffet est réduit au presque minimum mais les risques d’hyperglycémie sont largement accrus. En effet, les gérants du Plaza Florida se sont mis en tête que prendre le petit déjeuner en musique était beaucoup plus agréable que dans le silence assourdissant des mandibules broyant les toasts. Peut-être à cause de la manie qu’avaient certains de remonter dans leurs chambres pour se faire la gueule tout seul devant la tasse de café. Bref, c’est dans la plus grande tradition du ‘easy listening’ politiquement correcte que nous avons droit tous les matins à André Rieu ou un de ces supos. Dés les premiers accords de la trois millième reprise de ‘Ne ma quitte pas’, on se rend compte que ce n’était pas la peine de mettre du miel sur la tartine, il en dégouline tellement de la horde de violons qui suinte par les hauts parleurs. Excellent pour le régime alimentaire, les glucides absorbés par les oreilles n’ont aucune influence sur le taux de triglycéride, cette ‘musique’ l’est moins pour la sociabilité du lieu ni pour les nerfs de l’auteur de ces lignes. Elle permet en effet à chacun de se cacher derrière pour boire son café et lire son journal. Le cocon de l’individualisme se tisse-t-il avec de la musique d’ascenseur ? Elle permet aussi à ces sous musiciens de mener des vies de stars. Le triomphe du mauvais goût. Il parait difficilement envisageable que quelqu’un de normalement constitué ait un jour acheté consciemment pareil disque. Ces musiciens sont à la musique les canevas de caniches brodés sont à la peinture : un sous extrait d’ersatz.
Il y en a tellement qui font du ‘easy listening’ de choses beaucoup plus amusante : Jet, SUM41, Nirvana, Red Hot Chilli Peppers. Ou alors, je n’aurai rien contre de la musique caraïbe autre que le Merengue ou le Reaggetown, cela va de soit. Pour digérer la grosse caisse du matin à 140 au métronome à 120db, il faut avoir l’estomac bien accroché.
A demain…

Circulez, il n'y a plus rien à voir


Passé le scrutin, c'est impressionnant, les affiches disparaissent très vite du paysage. Qui reste sublime, surtout dans la montagne. Les élections se donc bien passées, il n'y a eu que trois ou quatre morts. Il y a eu aussi quelques scènes qui seraient mémorables n'importe où ailleurs. Par exemple, ce député de la majorité qui tombe sur son adversaire dans un bureau de vote et qui ne trouve rien de mieux à faire que de sortir son pistolet et d'ouvrir le feu. Amusant comme méthode de sélection politique. Les cartouches dans les urnes. Je comprends maintenant pourquoi il y avait autant de monde autour des bureaux de votes, c'est comme l'arène pour les combats de coqs. Des fois qu'il se passe quelque chose, il ne faut surtout pas le louper.
J'aurais plutôt tendance à éviter ce type de situation avec moi dedans. Plus on est loin des balles, moins elles ont de chance de nous atteindre.
Le résultat est connu, et le perdant, Miguel Vargas, qui perd avec les honneurs puisqu'il fait beaucoup mieux que ne le prédisaient les sondages, a quand même fait une charge sur l'utilisation des fonds publiques pour la campagne du candidat sortant. Si la loi du pays le permet, il n'y a rien à dire. Moi, ça ne me rappelle pas du tout le ministre de l'intérieur d'un pays européen qui profitait de ces déplacements professionnels pour placer un petit meeting. Ça fait des économies d'échelles.
En photo, la route de Moca à Sabaneta. Je ne m'en lasse pas.
A demain peut-être...

lundi 19 mai 2008

Tout comme prévu

C'est avec quasi 54% des voix que le président sortant à été ré élu à la tête de la République Dominicaine. C'est ce que donnaient les sondages. Épatant non ?
Qui vivra verra.
Pour débuter en Kite Surf, il faut un harnais culotte ! Sinon, on se noie. C'est ce qui a faillit m'arriver samedi. Et selon d'autres sources, c'est un classique, quand on est pas taillé comme Arnold ou Sylverster, le harnais ceinture finit par remonter sous les bras et compriment la poitrine. Très désagréable. Aujourd'hui, premiers bords avec un harnais ceinture, c'était le pied. Ni plus, ni moins.
A demain, peut-être...

samedi 17 mai 2008

Kite Surf Report


Il y en a qui vont trouver ça lourd : "tu passe ton temps à Cabarete !". Ben oui, en partie, quand il est prévu qu'il y ai du vent. C'est promis, le week-end prochain qui en prolongé, Corpus Cristi oblige, je ne vais pas à Cabarete. Même s'il y a du vent. Je vous laisserai la surprise. De toute manière, je ramènerai des photos énervantes.
L'aller en voiture était top : la route de Moca est achevée pour les élections, comme prévu et en dehors des abords des bureaux de vote, c'était tranquille. Car les bureaux de vote sont visiblement soumis à des sièges.
La mer aujourd'hui, c'était lessiveuse grand modèle : shore break de deux mètres et vagues de la même taille un peu derrière. Autant vous dire que mon niveau de surf ne me permet pas d'approcher ces trucs sans être violemment rejeté vers le rivage avec moultes rencontre avec le sable. Pas hyper agréable mais très rigolo. Ensuite, première leçon de Kite Surf... On boit beaucoup d'eau de mer mais pas de bobo. Les sensations sont amusantes. C'était bien. Demain, normalement, je navigue. Je vous raconterai en même temps que les résultats des élections qui tombent cette nuit, si les ordinateurs ne se trompent pas.
A demain...

jeudi 15 mai 2008

Demain c'est votation


Ca y est, demain c’est le grand jour, les cinq millions et demi d’électeurs dominicains vont se diriger vers les bureaux vote pour élire leur nouveau président. Il y a de fortes chances pour qu’ils ré élisent le même. Aujourd'hui, Santo Domingo prend une apparence de ville en exode : embouteillages monstres et rues désertes. A l'image de ce garde de l'université qui descend les couleurs, tout le monde fout le camp. Hier, la campagne présidentielle s’achevait dans une manifestation monstrueuse du principal opposant : la ville était bloquée de midi à 21h.

De sources proches et lointaines du pouvoir, les manifestants sont payés, une grande partie en tout cas. On retrouve donc à peu près les mêmes, habillés en blanc le mercredi, en rouge le dimanche applaudissant untel ou untel en fonction de la provenance des Pesos. D’aucuns avancent des budgets de plusieurs millions de dollars par manifestation. De source plus proche des manifestants, une partie de ceux-ci reçoit un duplicata de papier d’identité et des pesos en échange de la vraie carte d’identité. Pourquoi faire ? Il semblerait que cela puisse permettre de voter deux fois. Cela dit, la capacité à faire descendre dans la rue n’a jamais eu de relation avec la capacité à attirer les bulletins de vote. Pour ce faire le président sortant a offert le jeudi après midi à tous les travailleurs du pays. Ce qui devrait permettre aux électeurs travaillants à Santo Domingo et votant à la campagne de pouvoir s'exprimer. La vente d’alcool est interdite à partir de jeudi midi et pourra reprendre trois heures après la fermeture des bureaux de vote, histoire de calmer les esprits pendant mais de permettre la fête après. Voilà pour la rue.

Les médias,

Hier soir, à la télévision dominicaine, 5 chaînes sur 8 passaient le meeting de clôture de campagne du président sortant. Depuis un bon mois, ces mêmes chaînes consomme le budget publicitaire du même président : l’intégralité de leur communication ‘commerciale’ lui est consacrée. Certaines ne passent même que ça. Il en est de même pour des chaînes de radio.

Comment écrire ça, en Europe, la démocratie c’est le choix entre plusieurs options politiques représentées par plusieurs personnages politiques. Peut-être avons-nous tord mais quand la communication se limite à un débat d’idée au singulier, et que l’image politique se limite à la photo du leader maximo le bras droit tendu vers le ciel, que ce soit par volonté totalitariste brutale ou par orientation ostensible du pouvoir, ça ressemble à un déni de démocratie. C’est ce que nous observons ici comme nous l’avons observé en Italie et nous commencerons à l’observer en France si le mouvement de concentration des médias abouti.

La votation

Les bulletins de votes sont de grands papiers quadrichromie A3 sur lesquels chaque parti politique détient une case avec la photo de son candidat. Les électeurs vont les cocher dans l’isoloir avant de les plier en douze pour les glisser dans l'urne. Puis, après la fermeture des bureaux de vote, les bulletins seront scannés et les résultats retransmis par réseau sans fils et recrachés une fois compilés par l’ordinateur central. Chaque parti présente un candidat, mais chaque candidat représente plusieurs partis, surtout le candidat sortant. Ce qui ne semble pas absurde à priori mais il faut chercher dans les 24 cases, les 12 cases qui ne concernent pas le candidat sortant pour voter autre chose.

De sources proches du pouvoir (ce coup là), la fraude électorale se situerai entre 10% et 15%. Difficile d’envisager un 49% 51% dans ces conditions.

L’argent de la campagne

Le budget officiel de la campagne est de 7 000 millions de pesos soit 140 millions d’Euros, tous candidats confondus. Budget officiel car il y a les budgets non officiels, comme la confusion entre communication d’état et la communication de campagne était totale (mes routes, elles sont pas belles mes routes? Et mon métro hein, tu ne trouve pas qu’il te fait plaisir mon métro?). Pour sept partis politiques, ça semble léger au regard de la durée de la campagne et du nombre de fêtes et meeting organisés par les uns et les autres.

La ‘junta electorale’ a débloquée 7 millions de pesos pour la gestion des bureaux de vote. Ici, les assesseurs sont payés par l’état, pas de bénévolat. Il y a 13 000 bureaux de vote soit un montant par bureau de vote de 538 pesos, une dizaine d'euros. Ca ne fait pas lourd de la journée.

Et après ?

Certains dominicains craignent que la ré élection de Fernandez Leonel ne laisse un goût amer et que l’ersatz de démocratie ne tourne en vrai dictature. Après le pouvoir économique et politique, il lui suffirait de ‘nettoyer’ le pouvoir judiciaire pour avoir place nette.

Une brève recherche dans mes moteurs WEB préférés indique que la presse occidentale se contrefiche de ces élections. Aucuns articles, aucune allusion, rien de rien de rien !

Les situations économique et politique du pays sont stables, qu’il y ait plus de morts par an dans Santo Domingo que dans les territoires occupé importe peu. La vitrine est belle, les plages aussi. Les investissements peuvent venir sur les côtes même si on manque d’eau potable dans les ‘barios’ de la capitale. Il faudra sans doute attendre le prochain ouragan pour que nos yeux humides et charitables se tournent vers une violence plus spectaculaire.

A demain…

mercredi 14 mai 2008

Hôpital privé… pas de tout


Un bon séjour à l’étranger ne peut se concevoir sans une visite à l’hôpital local. Alors voilà pour les traumats, on a le choix entre le sport et l’accident de voiture. Samedi, c’était au sport, malgré la conduite locale dont j’ai déjà écrit tout le bien… Un bon gros coup mal placé qui empêche de déglutir trois jours plus tard, il faut vaguement s’en inquiéter. Direction le toubib de l’ambassade. Charmante doctoresse qui m’envoie illico chez les échographes et radiologues locaux. Coût de l’opération : un quart du salaire minimum dominicain. Après deux heures d’attente dans une salle climatisée, un échographe dominicain me rassure sur l’état des cartilages et des os en me demandant de prendre un peu plus soin des muscles, ce sont eux qui se plaignent. Coût de l’opération : un cinquième du salaire minimum dominicain. Donc, pour un peu moins de la moitié du salaire minimum dominicain, soit à peu près un dixième de RMI, j’ai été diagnostiqué et on m’a vendu les antalgiques qui convenait, pas un de plus, pas un de moins, tout ça dans une humeur aimable et visiblement compétente. Enfin, pour la compétence, il faudra attendre une petite semaine, voir si je suis encore en vie.

Pour en revenir à la République Dominicaine, les médecins étaient en grève il y a une quinzaine. Ils réclamaient une augmentation de salaire. Et quand ils sont en grève, ils ne rigolent pas : tout était fermé, même les urgences. Au bout du compte, ils n’ont rien obtenu.

Je n’écrirais rien ici de l’hôpital privé d’Antony car ils ont remis l’épaule de ‘La Taupe’ mais pour le reste… « Quand on sait ce qu’on sait, qu’on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, et ben on fait bien de penser ce qu’on pense et d’pas l’dire ! » (Les vamps).

A demain…


lundi 12 mai 2008

Ligne 35 : Porte de Clignancourt - Juan Dolio


Après les vapeurs de rhum de la troisième mi-temps du samedi, il fallait récupérer un peu. Pour ça, rien de tel qu’un petit bain dans la mer des Caraïbes. Le dimanche près de Santo Domingo, le plus simple c’est vers l’est : Boca Chica, d’aucuns disent que le poisson le plus consommé y est la morue… Guayacanes ou Juan Dolio. Comme je connais un peu Juan Dolio, que ce n’est qu’à une demi-heure de voiture de Santo Domingo, je me laisse aller jusque là.

J’ai déjà évoqué ce bar tenu par un français sur le bord de la plage, un aspect m’avais échappé : coté plage, c’est caraïbes, les poissons a la plancha sont toujours aussi bons, la bière toujours aussi fraîches, la vue toujours aussi belle. Coté rue, c’est Belleville ou plutôt, porte de Clignancourt : un troquet parisien avec du pastis, des habitués, de vieux alcooliques, des putes, des fous et pleins d’autres personnages tous assez haut en couleurs… Bref, une population populaire parisienne, brut de fonderie exportée tel quelle à Juan Dolio où elle refait le monde tous les matins autour du café et du pastaga, pardon, du rhum. Ce qui est intéressant, ce sont les relations qu’entretient ce petit Belleville avec les locaux. Là, on en apprend : arnaques, trafiques, marché du sexe, etc. Les bases du commerce humain. De celui-ci qui vient raconter comment on l’a soulagé de quelques dizaines de milliers de pesos à celui-ci qui dit très simplement comment il s’est mis en ménage avec une mineure dominicaine, comment elle l’a présenté à ces parent et qu’il entretient maintenant, en passant par celle-là qui, à sa troisième bière de 75cl, se lance dans une vibrante éloge de la pachata, espèce de bossa nova locale. L’eau était fraîche et la plage toujours aussi belle.
A demain…

dimanche 11 mai 2008

Rugby dominicain


Je suis heureux de vous présenter l'équipe de 'Red Dragons' avec le président de la fédération dominicaine de rugby (Sauri qui porte le ballon). Les dominicains s'intéressent au rugby comme les marocains au hockey sur glace. Il y a quand même deux équipes à Santo Domingo : les 'Red Dragons' et les 'Caribes'. Quelques uns sont gaillards et quand ils ne le sont pas, ils courent vite. En tout cas beaucoup plus vite que votre serviteur, ce qui n'est pas très difficile, j'en conviens. Il y a quelques transfuges du football américain et pas mal d'étrangers dont l'entraineur (Hugo en tee shirt blanc au centre de la photo) qui vient d'Uruguay. L'autre entraineur, Eduardo, est argentin. Une équipe de bric et de broc avec peu de culture rugbystique mais un vrai plaisir de jouer. Pour ce qui est de la troisième mi-temps, pas de soucis, on reste sur les fondamentaux : bière, cacahuètes plus merengue, il faut bien s'adapter à la culture locale.
Pour les entrainements, deux à trois fois par semaine, excusez du peu, ce n'est pas parce qu'il n'y a qu'entre 5 et 14 joueurs qu'on ne se retrouve pas à 20 les jours de match.
Il n'y a aucun terrain avec des perches ici. De plus, le terrain d'entrainement des 'Red Dragons' est au centre de la piste d'athlétisme du parc olympique. Il a été utilisé pour le concours hippique des jeux panaméricains de 2003. C'est un vrai bac à sable.
La prochaine rencontre est internationale, une équipe de Guadeloupe passe par Santo Domingo le 7 juin, je vous raconterai.

samedi 10 mai 2008

Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?


Pierre Dac résumait assez bien les quatre questions philosophiques fondamentales :
  • D'où venons-nous ?
  • Qui sommes nous ?
  • Où allons nous ?
  • Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
Les trois premières n'ayant aucuns intérêts gastronomique, quoique, concentrons-nous sur la dernière.
J'ai déjà fait un bref aperçu des différentes formes d'absorptions de calories dans ce pays. J'aimerai écrire sur deux sympathiques cantines nocturnes.

La première est tenue par un marseillais, ça s'appelle le Madison Café. Une petite terrasse rouge sur Bolivar un peu avant le croisement avec Lincoln. La déco est faite avec gout. Sur une carte assez basic bistrot, il y a quelques éclairs de bon gout. Laurent s'attache à faire de la cuisine light. Sa dernière salade thaï est un bon exemple de cuisine light et excellente. Sa surprise de camembert est un peu moins light mais tout aussi bonne. On y trouve quelques vins mais ce n'est pas la spécialité de la maison qui est fréquentée par beaucoup de dominicains amoureux de la variété française. C'est curieux ce gout pour ce qui me semble être le dernier des trucs à exporté. En fait, j'en ai tellement été gavé par les frères Carpentier dans ma jeunesse... Bref, une carte qui change à intervalles réguliers et un service agréable mais pas pressé. De toutes manières, la République Dominicaine n'est pas faite pour les gens pressés.

La seconde cantine s'appelle EAT, entre Lincoln et Churchill, toujours sur Bolivar. Beaucoup plus New Age. La musique est jazzy/bossa. Il s'agit d'un presque self service. On passe les commandes devant un vitrine qui offre au regard toutes les salades imaginées par le chef. Là, c'est bien car en terme d'imagination, c'est fort. Ici, vous l'aurez compris, on mange des salades, des légumes à gogo, du poissons, des brochettes et quelques grillades. Les mélanges de légumes sont originaux et bons, même si l'assaisonnement se résume souvent au basilic et au vinaigre balsamique. Par exemple une salade d'épinards frais avec de fines rondelles de radis, de petits cubes de concombre, un filet de vinaigre balsamique et un peu de pistou le tout accompagnant un allez retour de steak de thon mariné. C'est loin d'être désagréable. En plus, on ne se fait pas assassiné par la caissière. Le lieu est fréquenté par la bourgeoisie locale. La terrasse est sous un flamboyant immense. Il arrive que des connaissances des serveurs soient là et du coup, la musique devient plus forte et moins agréable. L'intérieur est un vrai frigo. Les dominicains adorent diner au frigo.

J'avais oublié de signaler dans l'analyse des mœurs culinaires dominicains qu'il faut éviter les pâtisseries... Pour ceux qui connaissent un peu la cuisine andalouse, ça ressemble beaucoup : un délicat mélange de dessert anglais et de pâtisserie orientale... Des couleurs et des textures anglaises, des saveurs aussi étranges que les couleurs et du sucre à s'en faire une hyperglycémie foudroyante.

Pour finir, un petit mot sur notre leader maximo.

Les dictateurs ont toujours eu un problème avec la liberté d’expression. Ils ont de plus toujours eu tendance à affubler leurs adversaires politiques de leurs tares : intolérance, partialité, racisme, corruptibilité et j’en passe. Notre petit président c’est donc énervé contre la presse en la traitant de partisane. Mais de quel parti parle-t-il ? Du PS moribond ou de la Titanic UMP ? Peut être du MODEM ? Comment un être doué de raison peut-il mettre dans le même sac l'Express, le Parisien, le Monde et Marianne ?

C’est la démonstration de son incapacité à gérer son image de manière sereine, de sa schizophrénie médiatique, entre people et politique, il faut choisir. Rester le cul entre deux chaises est la meilleur occasion de s’y faire mal. La droite décomplexée n’est vraiment pas fréquentable… Je revois l’image de notre chère ministre de la justice accusant un secrétaire général du PS, jubilant de sa victoire au municipale, de propos agressifs et haineux. Pauvre François, il est bien incapable de haine, à peine d’agressivité. En revanche, vu la tête de la ministre ce soir là, je ne lui aurais pas demandé l’heure.

Ici, point de charge contre la presse. Celle-ci se fait le relais des propositions des uns et des autres de manière étonnamment variée. La différence se fait visiblement dans les budgets consacrés à la publicité électorale. On peut raisonnablement dire que le candidat sortant possède le budget le plus important, et de loin. Pas un quotidien sans une publicité directe ou indirecte sur Leonel, plusieurs chaînes de télévision qui lui consacrent la presque totalité de leurs programmes. Comme dans toutes les démocraties presque sous contrôle, quand on traque les bulletins dans les chaussettes ou qu’il y a beaucoup d’observateurs étrangers, la différence se fait dans la confusion entre budget de campagne et budget de l’état.

Tiens, aujourd'hui, c'est le 28ème anniversaire de la première victoire du PS aux présidentielles. Que d'espoirs déçus...

mercredi 7 mai 2008

Be cool


Aujourd’hui, un article en trois parties, pas énervées ou peu.

- Cyclonique,

Le printemps est très chaud ici. Il suffit de sortir déjeuner pour s’en apercevoir. Ce qui fait dire à des dominicains que la première partie de la saison des cyclones risque d’être assez active sur les Caraïbes. La première partie, c'est-à-dire la période de juin à septembre. Ça éclaire les statistiques de vent d’été en République Dominicaine. En effet, quand un cyclone passe avec des pointes de vents à 200 ou 250 km/h, il peut faire pétole le reste de la semaine, histoire de réparer le plus gros des dégâts, ça ne baissera pas beaucoup les statistiques. C’est comme quand Bill Gates rentre dans un bar, le nombre moyen de millionnaires en dollars dans le bar fait un bon vertigineux. Mais Bill Gates fréquente-t-il des bars où il n’y a pas de millionnaires ?
En voyant les images de Birmanie, on se dit que ça ne va pas être la fête tous les jours. Mais, les dominicains disent aussi que le cyclone meurtrier birman ne serait coté que 3 sur l’échelle des cyclones des caraïbes qui compte 5 échelons. Ce qui en fait un cyclone d’intensité moyenne. Un truc courant dans ce pays. Si j’en vis un, je vous fais un reportage en direct.
Ca me fait penser que si on veut naviguer sur cette mer, il va falloir prévoir ça en mai.

- Chaleur

Quand il fait chaud, on a tendance à marcher plus lentement. J’avais déjà l’impression que les gens marchaient lentement dans les rues de Santo Domingo, mais ça se précise avec l’augmentation des températures. D’ailleurs, j’étais surpris du rythme parisien pendant cette quinzaine française, il y fait plus froid qu’ici. Je me demande si ça n’influence pas le rythme de travail ? Un peu d’éthologie du dit travail permet de vérifier qu’il existe une température optimum de productivité. Je revenais énervé par un certains nombre de choses en suspend et en fait, les projets vont leur petit bonhomme de chemin pas énervé pour deux sous. La gentillesse des dominicains ne laisse pas de place à l’énervement. « El mundo no se va a acabar » dit-on à Santo Domingo (le monde ne va pas s’arrêter). Be cool! Et je le redeviens. Ici, plus que de la capacité à atteindre vite un résultat, il faut de la patience et de la suite dans les idées. Ça permet de mener beaucoup de projets de front, j’adore ça.

- Question de temps,

Combien faut-il de temps à un banquier pour s’apercevoir que le gérant des 3 millions d’Euros qu’il a placé dans une PME est incapable de faire ce pourquoi on lui a prêté de l’argent ? 2 ans. Il reste beaucoup de question et surtout un constat : on peut être extrêmement créatif, excellent vendeur et mauvais gestionnaire. Il faut que j’y repense…

A demain

Retour à Santo Domingo


Quand j’étais petit, je veux dire jeune, je n’ai jamais vraiment été petit, je me disais que les principes c’est des conneries, qu’on peut vivre sans, qu’il faudrait surtout éviter d’en suivre un, ne serais-ce que celui-ci. Rhétorique d’adolescent contre rhétorique de vieux con ? Maintenant que j’en suis un, vieux, j’assume le fait d’avoir des principes et de les suivre. Le premier est de faire ce qu’on a dit que l’on ferait, et il faudrait parfois mieux la fermer… Donc, me voilà en route de nouveau pour les Amériques : Santo Domingo. L’Airbus se traîne à 800 km/h à 11 300m d’altitude alors qu’il fait -63°C dehors. Ca va lui faire drôle d’atterrir à ‘Las Americas’. Enfin, c’est ce que raconte l’écran que j’ai sous les yeux. Comme je n’ai aucun moyen de vérifier, je le crois sur parole. Je quitte donc les côtes du Portugal et l’Europe où je laisse tous ceux que j’aime. Ce n’est pas que je n’aime pas Santo Domingo, il faut être clair, ma vie est là où sont ceux que j’aime et pas à Santo Domingo. Je ne vais pas râler, j’en connais qui sont à Pitesti. Ca me fait penser à Brice, notre ministre de la honte et de la xénophobie. Il pense que traquer des gens qui viennent travailler dans le pays des droits de l’homme est le mieux qu’il puisse faire de sa vie, tant mieux pour lui. Tant pis pour les autres, y compris moi qui pense que c’est se mettre au service d’une honteuse ânerie. Comme me le disais si justement Fred, mon valeureux amis deuxième ligne, c’est faire respecter les lois de la République… C’est ce que devaient aussi se dire les gardiens de camps de sinistre mémoire. Quand les lois son iniques, il faut les changer, et non les faire respecter contre vents et marées. Mais comme il faut à tout bon politique un bon bouc émissaire, Nicolas et Brice exposent les émigrés clandestins comme les dominicains leurs haïtiens.

Enfin, pour clore la séquence énervée, je passerai presque sous silence le temps qu’il faut pour réserver un billet d’avion chez Air Europa et les 50 minutes d’attente au téléphone pour confirmer une réservation sur le WEB. Low Cost quand tu nous tiens…

Laissons là ces considérations politiques et commerciales pour nous intéresser à la deuxième partie des aventures de Cricri au pays des dominicains. Ceux qui dansent le merengue et produisent du rhum, pas ceux qui se chaussent de sandales en cuir et portent des robes de bure.

Qu’est-ce qui nous attend ? Les aventures de l’équipe de rugby de la République Dominicaine qui prépare sa rencontre contre une sélection de la Guadeloupe, avec votre serviteur comme co-entraîneur. Les élections présidentielles dominicaines : Fernandez Leonel passera-t-il au premier tour ? Arriverais-je à passer un jibe avant la fin du mois de juillet ? Y aura-t-il suffisamment de vent à Cabarete pour cela ? Trouverais-je le temps de faire un saut à Curaçao avec Laurent et de vous ramener des images sublimes et énervantes de régates en mer des Caraïbes ? Omar est-il vraiment capable de fabriquer de bonnes guitares ? Pierre décrochera-t-il son contrat à Santo Domingo ? Liliana reviendra-t-elle terminer son projet ? Que de questions passionnantes et des dossiers brûlants qui ne demandent qu’à s’ouvrir sur ce blog.

A demain…

PS : la photo, comme d'habitude depuis une semaine, est normande.

jeudi 1 mai 2008

En mai... Y'a pas d'mais !!!


Les sports de glisse, c'est toujours compliqué. Il faut des conditions particulières et il est rare de les rencontrer toutes ensembles. Par exemple, ce matin, il y avait un vent à décorner les bœufs mais de l'eau beaucoup trop froide pour faire de la planche à voile et cet après midi, après le grain, plus de vent. Plus du tout.
C'est comme les défilés unitaires du premier mai. En République Dominicaine, le premier mai est férié, comme partout dans le monde sauf que, comme cette année, ça tombe un jeudi, le premier mai sera le 5 mai...
De manière fort pragmatique, les autorité dominicaines ont décidé que, si le jeudi était férié, le taux d'absentéisme du vendredi serait digne d'une épidémie de chicunguya, de dengue ou de gastroentérite un lendemain de promotion de steak haché chez Leader Price. Le plus simple, c'est de déplacer le premier au cinq et de donner le lundi comme jour férié. C'est pas beau la vie ? Et le défilé unitaire me direz-vous ? Ben, ça laisse quelques jours de plus pour le préparer.
La photo n'est pas prise en République Dominicaine mais dans le Cotentin. C'est le cap de Carteret vu d'en haut.