En direct de là où je suis. Un jour, une photo depuis mon retour de Santo Domingo

mardi 29 avril 2008

Surf report... La suite


A 6000 km de la République Dominicaine, il fait un tantinet frisquet sur la côte ouest du Cotentin. L'eau est froide alors les jeux de vents se font sur la plage. Ce n'est pas désagréable non plus même s'il faut faire plus attention aux chutes. Mon dos en fait la cruelle expérience aujourd'hui. Et il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup moins de monde : en gros, quinze kilomètres de plage à se partager à trois.

vendredi 25 avril 2008

L'homme du Rio


Dans une lecture récente, j'apprenais qu'il y a environ 200 000 français en République Dominicaine. En fait, ça semble vraiment beaucoup. Il est vrai que l'on rencontre souvent des membres de la diaspora.
Certains, comme moi, sont de passage plus ou moins prolongé, d'autres ont décider que c'était ici leur pays. C'est le cas du préparateur de ce délicieux plat, sur la plage de Juan Dolio. Pour ceux qui se souviennent de 'l'homme de Rio', inénarrable nanar avec Belmondo en précurseur d'Idiana Jones, et de la rencontre avec un expatrié sur l'amazone. Raymond, appelons le Raymond vient de Paris XVIII, il a gardé l'accent. La soixantaine, ça fait 18 ans qu'il tient un petit bar restaurant sur le coté de la plage. Deux tables sur la rue, trois sur la plage. Pour passer des unes aux autres, il faut passer par sa cuisine, salon, salle à manger.
Ça a l'air facile de casser le fil.

jeudi 24 avril 2008

Low Cost


15 jours, c'est trop long.
Dans l'hotel d'expatriés où je vis à Santo Domingo, il y a toute sorte de travailleurs : quelques français, des mexicains, des argentins, un new yorkais et d'autres que je n'ai pas encore rencontré. Il y a là deux femmes mexicaines qui, pour travailler à Santo Domingo, partagent la même chambre d'hôtel.
Franck est le new yorkais. Il est resté bouche bée quand je lui ai dit que j'étais payé en Euro. Lui, est payé en dollars. Il est en république dominicaine pour monter le call center d'un opérateur de télécommunications étatzunien. Comme les fonds ont du mal à se débloquer et que les décisions sont longues à prendre, il ne fait pas ce qu'il était venu faire. Il faut dire que les investisseurs étatzuniens en ce moment sont un peu frileux voire complètement congelés.
80 Euros par mois pour 12 heures de travail quotidiennes, six jours par semaine. C'est le tarif d'un travailleur dominicain. Franck est à Santo Domingo pour cette raison. Est-ce la proximité d'Haïti qui fait que les travailleurs ne se révoltent pas ici ? C'est une question que nous nous sommes posé lors de nos conversations du petit déjeuner.
Il y a eu beaucoup de zones franches dans ce pays mais la concurrence chinoise a généré de la délocalisation. Oui, de la délocalisation de République Dominicaine vers Chine. Low cost vers ultra Low cost. Les produits technologique ont remplacé le textile. Les zones franches existent toujours physiquement, quelques unes fonctionnent encore. Cela ressemble à des camps de travail entourés de grilles et dont l'entrée est étroitement surveillée.
Julio, cadre chez l'opérateur de télécommunication pour lequel je travaille, a commencé sa carrière dans une zone franche. Il y a été formé au management de la production et à la logistique. Il a maintenant un boulot de cadre moyen et de bonnes perspectives de carrière dans un pays où la formation reste une denrée rare. Il fait partie de la toute petite classe moyenne de l'ile.
Les ouvriers de ces zones franches, en revanche...
Il n'est pas dit que l'on meure de faim en République Dominicaine. Quand on cherche un peu, on peu même trouver à se nourrir et à se loger pour presque rien selon des critères européens. Mais le système de santé est une calamité, les transports un cauchemar, la corruption omniprésente, la sécurité toute relative et l'éducation très faible. Le modèle économique, s'il satisfait les investisseurs n'est pas un modèle de développement humain, loin s'en faut.
Franck compare la vie d'un ouvrier dominicain avec celle d'un ouvrier new yorkais. Je ne crois pas que ce soit ce qu'il faille comparer. Existe-t-il des quartiers de New York ou de Paris où il n'y a pas d'eau potable, où les rues ne sont pas goudronnées, où le ramassage des ordures n'est pas organisé, où il n'y a pas d'école pour les enfants ?
Existe-t-il des endroits aux états unis d'Amérique où en Europe de l'ouest où un père transporte sur sa moto son enfant mort dans un linceul jusqu'au cimetière, où un homme mort attend son ramassage sur le bord de la route ?
See you later...

jeudi 17 avril 2008

Silence pour 15 jours


Avant de retourner vers le froid parisien, je laisse une photo de Juan Dolio.
A dans 15 jours

mercredi 16 avril 2008

Vamos a la playa


En rentrant de Juan Dolio, je me disais que la plage est belle et que le resto est vraiment sympa, pas cher, qu'il y a très peu de touristes car c'est une plage locale, qu'en plus, il y a de vraies vagues à surf. Bref, que le français qui tient le tout petit resto sur la plage a franchi un pas évident. C'était sans compter sur la suite.
Bayahibe est un endroit qui craint. Il y a des hotels all inclusive énormes et la plage publique est petite. Le village est aussi petit que la plage et il est très local. Sauf qu'ici, les locaux sont plus enclins à l'arnaque. Le but du voyage n'était pas Bayahibe mais l'ile de Saona.
Pour aller à Saona, il faut passer par le syndicat, petite baraque bleue au bout de la place à autocars, coté port. C'est visiblement plus carré que les locaux qui proposent dés proton minet, l'aleine déjà chargée de rhum, un voyage en catamaran ou en barque pour le prix d'une excursion chez Lasserre. A oublier.



Donc, après s'être installé dans la barque, nous partons pour La Playa del Doctor. Une grosse demi heure de vagues en bateau rapide, accompagné par des poissons volants, et nous débarquons sur la plage.
C'est un choc. Nous sommes hors saison, il y a très peu de monde, il fait très beau avec un peu de vent, l'eau est tellement chaude qu'on a l'impression qu'il fait froid en en sortant.
C'est vraiment un choc.

vendredi 11 avril 2008

Il fait chaud


Après une semaine de pluie, la température est montée d'un cran. Ce qui a du accroitre sensiblement la participation à la grève générale d'hier. Mais au fait, pourquoi une grève ?
Selon une stratégie très courue de nos jours dans les démocraties, personne ne parle des raisons d'une grève. En fait, la plupart des habitants de n'importe quel pays du monde, en dehors d'Haïti en ce moment, se tapent le coquillard de connaitre les raisons d'une grève. La seule chose qui les préoccupe, c'est de savoir comment, malgré la grève, ils vont pouvoir travailler plus pour gagner plus... La fin de cette phrase me fait toujours rire.
Donc, dans un pur esprit de solidarité envers les grévistes, on se dit que, s'ils font grève, c'est qu'ils peuvent se le permettre ces salops ! Alors que moi, si je fais grève je me fait lourder. Si on retourne la crêpe et qu'on regarde la situation sous un autre angle. La question de base, c'est pourquoi n'ai-je plus, de fait, le droit de grève. Question subsidiaire, en quoi le travail est-il sacré au point qu'il soit présenté comme l'ultime rédemption à nos péchés d'oisifs ? C'est un autre débat.
J'adore mon travail quand il est fait dans un environnement adulte. Ce pourrait être un travail de balayeur, ce serait un bonheur si les gens avec lesquels je le fait ont un minimum d'intelligence relationnelle et de respect. Ce respect commence par de l'attention, de la préoccupation pour ce que l'autre fait. Du soutien dans la difficulté, un appui lors de décision, de la continuité dans les idées et les actions. Ce qui détruit le moral dans le travail, ce qui peut stresser, c'est l'absence de soutien, d'appui et de continuité.
De ce point de vue, les reportings continus font planer un climat de suspicion inconscient sur les salariés. On n'exige plus seulement des résultats, mais des moyens constants. Le salariés perd le soutien. La masse salariale est maintenant considérée comme variable d'ajustement, plus comme le prix d'une ressource nécessaire. La pression sur les salaires fait perdre l'appui. Enfin, le reporting mensuel aux actionnaires est souvent l'occasion d'un changement de tactique à court terme, perte de continuité dans les actions, de vision à long terme. Bref, l'entreprise tourne sur elle même, se regarde le nombril en mettant sous pression ceux qui y travaillent et ceux qu'elle fait travailler. De plus, le management pseudo participatif, mis en place dans la plupart des entreprises fait redescendre le rapport de force jusqu'au manager proximiteux. La pression existe maintenant dans toutes les strates de la hiérarchie. Méfiance et stress à tous les étages.
On ne gagne pas de l'argent en en économisant. On gagne de l'argent en innovant techniquement et socialement. Quand le contrôleur de gestion sort de l'entreprise, que les actionnaires laissent de l'air à moyen terme (ça s'appelle de la confiance), que le fruit de la croissance de l'entreprise est partagé par ceux à qui ont la doit, le stress s'en va de fait et la motivation, donc l'efficacité au travail et la créativité se démultiplient. Et l'argent rentre !
Expliquer ça à un actionnaire qui n'est autre que le gestionnaire d'un portefeuille de retraité, c'est comme apprendre le hockey sur glace à un dauphin. On est pas sorti de l'auberge.
Ici, pas de reporting d'activité, une entreprise qui doit sa croissance à une excellente communication, un marché porteur et à laquelle l'actionnaire fout une paix royale pourvu que l'argent rentre. No Stress !
Pour la photo, c'est un des arbres du sublime et immense jardin botanique de Santo Domingo sur lequel j'écrirai. En fait, je ne sais toujours pas pourquoi il y a eu grève hier.

mercredi 9 avril 2008

Au fait, tu mange quoi ?


Ceux qui me connaissent un peu savent que je porte un intérêt considérable à ce que je mange. Comme je déteste me faire à manger tout seul, je vais au restaurant presque à tous les repas. Il m'arrive aussi de prendre quelques fruits, un avocat mur et un jus de citron en guise de dîner mais ça n'intéresse personne.
Bref, je vais tenter de répondre la quatrième question fondamentale de l'existence selon Pierre Dac (paix à son âme) : "qu'est-ce qu'on mange ce soir ?"
La République Dominicaine est fortement influencée par les états unis d'Amérique. Pour le style de vie, c'est plutôt le coté bling bling que le coté new age qui a été retenu: 4x4 de 20 mètres cubes, pistolet à la ceinture, hamburger et frites. Je vais donc passer rapidement sur cet aspect déplorable de la gastronomie dominicaine.
Vient ensuite la référence mexicaine avec les Tacos, les Bujitos, le Chili et le Guacamol. On se rapproche de chose plus mangeable mais ce n'est pas encore top.
Le plat local se nomme Mofongo. C'est une compression sèche et pas très agréable de bananes plantains avec de l'ail qui se mange avec des Yuccas frits. C'est pas top non plus, c'est même moins bien que la référence mexicaine.
Puis, il y a les fruits locaux, dont j'ai déjà évoqué la divine existence, le mérou qui a la bonne idée de vivre dans les eaux chaudes de la mer des caraïbes, du bœuf local, du cochon, des légumes, des bananes plantains. On fait avec tous ça, des plats excellents. Cette cuisine simple des 'comedores' est, en dehors du Mofongo, ce qui se mange de mieux tous les jours. Il faut quand même faire un peu attention au choix du lieu.
Sinon, il y a foison de restaurants italiens.

lundi 7 avril 2008

Surf report


Ce week-end, 30 nœuds de vent sans moustiques sur Cabarete. Autant dire que ça met le moral au taquets. Bon baisés de ce coté de l'Atlantique.

dimanche 6 avril 2008

Au feu rouge, tout le monde s'arrête... Ou pas !


Ça faisait un bail... Bon mais je travaille moi !
En fait, je ne vais pas vous raconter ma vie mais j'ai eu une semaine un peu chargée. En plus, il a plu toute la semaine, Santo Domingo ressemblait à Dublin avec 20 degrés de plus. Non, pas vraiment, la pluie, ici, c'est une pluie franche et massive. Elle ne laisse pas place à l'improvisation. Si on a pas de parapluie, c'est la douche façon pub Obao mais en costume de ville. En plus, avec la température, on se retrouve dans une ambiance hamame très vite après la fin de l'averse. De toutes manières, c'est sans compter avec l'averse suivante qui n'arrive pas plus de dix minutes après. Donc, cette semaine, pas de marche. La voiture tous les jours et des embouteillages comme dans une ville sous la pluie.
Cela dit, il y a peut-être un bien à cette pluie. Dans le journal d'avant hier, il y avait les statistiques de la police. Au premier trimestre 2008, à Santo Domingo, la police a du tuer 160 personnes. Ce qui est en légère augmentation par rapport à l'année dernière. 160 PERSONNES !
Imaginons que lors des émeutes banlieusardes parisiennes de l'année dernière, la moitié seulement de ce carnage ait eu lieu... c'eût été une guerre civile. Ici, rien que de plus normal. L'éditorialiste s'interrogeait, ce jour là, sur les lois qui ne servent à rien. Et de donner pour exemple l'utilisation de téléphone mobile au volant, l'interdiction de faire trop de bruit dans les lieux publics, l'interdiction de fumer dans les lieux publics. La police tire-t-elle sur les conducteurs qui conduisent en téléphonant ? Sur les voitures sono propulsées ? Sur les fumeurs dans les super-marchés ? J'ai un doute...
En république Dominicaine, les armes sont en vente libre. Dans la zone riche de Santo Domingo, il y a un garde privé, armé d'un fusil à pompe tous les cinquante mètres. Rien que ça, ça représente une concentration en armes à feu digne d'une ville du Texas au 19ème siècle. Moi, quand le garde de l'hôtel agite son fusil à pompe pour arrêter les voitures et me permettre de passer, j'ai toujours un frisson, et je lui laisse un pourboire.
L'image n'a rien à voir avec l'article, comme presque toujours. Il s'agit d'un oiseau (si, si) près du Faro a Colon (voire article sur la chose).