En direct de là où je suis. Un jour, une photo depuis mon retour de Santo Domingo

lundi 7 juillet 2008

Cabarete-Neuilly sur Seine


Week-end de Kite surf à Cabarete, du vent, de la fête sur la plage, ce serait presque un bonheur. S’il n’y avait eu ce léger décalage.

J’écris ce post en trois parties. Trois histoires différentes qui ne se rejoignent au bout. Les noms sont exacts sauf le dernier. Les faits sont exacts pour les trois.

Josefine est haïtienne, elle vit à Cabarete avec son mari. Ils ont moins de trente ans. Elle travaille comme muchacha chez un canadien qui vit dans une grande villa du coté de Sosua. Muchacha, c’est femme de ménage. Elle y travaille toute la semaine, samedi compris de 7h à 17h et le dimanche de 12h à 17h. Elle est payée 10 000 Pesos dominicains par mois (200 Euros), n’est pas nourrie par ces patrons, n’a pas d’assurance sociale. Si elle est malade, elle ne gagne rien. Samedi matin, avec Manu, son mari, nous sommes allé lui apporté son repas. Lui, il fait ‘motoconcho’ à Cabarete, ce sont des mototaxis. Il gagne entre 15 et 50 pesos par course. Je ne m’imagine pas ce que ça représente par mois. Ils ne savent ni lire ni écrire, ils gagnent juste de quoi se payer le loyer de la ‘maison’ au toit de tôle ondulée dans les ‘favela’ derrière Cabarete, manger et payer les transports. Pas un extra, pas de radio ni de télévision, Bachata et Merengue comme loisirs le soir en gardant le fils de la voisine pour 100 pesos pour la nuit en plus de leur fils qui a à peine un an.
Christine débute comme assistante sociale à Neuilly sur Seine. Elle gagne le SMIC plus 30%. Dans son secteur, elle traite des dossiers de familles haïtiennes émigrées clandestinement. Quand elle les reçoit, elle ne comprend pas du tout ce qui les motive à venir en France, sans but précis, sans projet, en parlant à peine la langue. Elle pense qu’ils ont un petit pois dans la tête, qu’il faut qu’ils retournent chez eux.
Etienne est ouvrier spécialisé chez un grand constructeur automobile. Il gagne deux fois le SMIC, il a passé la cinquantaine et a une famille. Il a frappé son supérieur hiérarchique car il était un peu éméché lors d’une discussion sur son travail. De toute manière, il ne veut plus travailler. Il va être renvoyé pour faute grave. Les syndicats ont déclenché une grève car ils trouvent cela profondément injuste.
A demain peut-être…

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