Hier soir, c’était guet-apens au Madison Café. Après le jogging, je m’arrête pour une tartine et une Presidente. Il y a des soirs où on ne rencontre personne, d’autre où tout le monde est là, ou presque. C’était le cas hier soir. En lieu et place de la Presidente, c’était quelques verres d’Alfoz, une bonne salade, une crème brulée (un pur bonheur) et la promesse d’un autre week-end de Kite Surf à Cabarete. Le Kite Surf serait-il aussi une drogue dure ?
Manu, le sexe symbole du bureau, m’a passé hier une sélection de Salsa. Il y a quelques perles du Gran Combo de Puerto Rico et une reprise de ‘Je l’aime à mourir’ de Cabrel en Salsa Picante. Enorme.
Juillet, c’est les vacances. Enfin, quand j’étais petit, c’était le début des grandes vacances, des migrations touristiques en 404 ou en R16 vers l’Alsace, la Bretagne ou la Cote d’Azur… Ce n’était pas le bon vieux temps. Qui est retourné dans une R16 ou une 404 ? La moindre Skoda est infiniment plus luxueuse. Les voitures étaient inconfortables, les routes nulles, les voyages duraient des journées entières, il faisait chaud et on vomissait.
Ici, pas de vacances massives. La tendance, c’est l’américanisation. On bosse pour gagner de l’argent et l’argent devient l’objectif principal. On voudrait que les relations sociales tournent autour du travail et de la famille. Point. Mais nous sommes en République Dominicaine. Et ce n’est pas si simple. Les dominicains salariés ont 3 semaines de congés par an. Ils prennent les français pour des glandeurs finis, des gringos qui ont du fric et du temps. Je passe mon temps à expliquer qu’il y a une vie après le travail, que les amis, la famille, les loisirs ont une importance vitale pour l’équilibre personnel, que ce n’est pas parce que tu travailles moins que tu gagnes moins. Enfin ce n’est pas si simple non plus, mais il existe des stratégies pour faire en sorte de gagner suffisamment pour vivre confortablement sans se mettre en terre pour son boulot. J’entends les esprits chagrins gronder qu’il faut bosser pour s’en sortir… C’est l’apanage des travaillomans. Il en faut.
Le travail dur est contraire à l’intelligence humaine. Homo sapiens sapiens a inventé des outils pour se passer des tâches pénibles ou pour réaliser des opérations impossibles sans. Il est parfois valorisant de faire des travaux durs, on prend une bonne fatigue, ça fait team building, ça peut même permettre de réaliser des projets dont on pourrait être fier. Un éthologue connu (Boris Cyrulnik) donne comme mesure de l’intelligence du scarabée, le nombre d’essais qu’il tente pour passer un obstacle insurmontable avant d’en faire le tour. Notre intelligence devrait nous permettre de faire le tour des travaux pénibles, voir des travaux tout cours, plutôt que de les aborder crânement de front. Parfois, mes congénères sont aussi stupides que le plus stupide des scarabées.
A demain peut-être…
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