En direct de là où je suis. Un jour, une photo depuis mon retour de Santo Domingo
lundi 30 juin 2008
De l'eau
jeudi 26 juin 2008
Moussaka
Avant-hier, j’ai bien failli écraser un policier. Il faut dire que la circulation est tout à fait claire en République Dominicaine. Il y a des feux tricolores qu’une bonne partie de la population ne respecte pas. Il y a aussi des policiers chargés de faire la circulation aux mêmes carrefours. Quand il y a un policier, il ne faut pas regarder le feu tricolore sinon, il vous arrive ce qui m’est arrivé, je passe au vert légère tendance orange pour piler à 2cm du policier qui, du coup, était un peu furax. J’essaye de m’expliquer mais c’est une constante chez le flic de base, il a raison. De fait… Il me prend mon permis pour dresser un procès verbal comme on dit par chez nous, me coller une prune comme on dit aussi. On m’avait dit qu’il ne fallait jamais laisser un papier officiel à la police et, à ma grande surprise, il me rend tout ça et m’enjoint d’aller faire mes âneries un peu plus loin.
Pour une amende, il faut compter entre 500 et 800 pesos. Le bakchich que mon collègue a payé l’autre soir pour un feu grillé était de 500 pesos. Il ne devait pas être au courant des tarifs. Normalement, comme à Séville, il faut aller dans le bâtiment de l’administration du trafic, faire la queue à un guichet et payer après une petite demi journée de perdue. Ici, on m’a dit d’aller voir les agents de sécurité de la boutique qui se chargeront de m’encaisser. C’est pas beau la vie. La vraie question, c’est de savoir ce qui se passe si je ne paie pas. Serais-je retenu à la frontière ? L’agence de location de véhicules me fera-t-elle payer l’amende ? Irais-je en prison ? Dans le doute, je vais payer.
Mais pourquoi le titre ??? Parce que la moussaka d’hier soir était super bonne. Et ce n’est pas courant de manger une moussaka en République Dominicaine.
A demain peut-être…
mardi 24 juin 2008
Radiothérapie
Chimiothérapie
Le kite surf, c’est vraiment bien au bout de la 6ème heure. Comme quoi, l’apprentissage est rapide. C’était à Cabarete. Cabarete, c’est toujours aussi bien.
Au retour, un groupe de dominicains faisait un barrage sur la route, une espèce de manifestation. L’objet était de récolter des fonds pour payer la chimiothérapie d’un voisin. On donne, et on s'en va, en espérant que tous les donateurs suffiront à financer la cure.
Je me souviens du commentateur économique de France Inter Jean-Marc Sylvestre, un libéral dur, qui, après avoir dit et redit que le système de soins français était à l’agonie, en faisait l’apologie. Pourquoi ? Parce qu’il avait été malade et soigné avec diligence, rapidité et compétence dans un système qui perd de l’argent tous les jours. Faisons un tour au siège social français d’un grand laboratoire pharmaceutique international à Marly Leroy. Passons par la cantine où on se voit proposé une quantité de mets raffinés servis par un personnel aimable pour un tarif dérisoire, attendons dans un salon luxueux du même siège social puis allons faire un tour à Cochin, hôpital public dont la qualité des soins n’est plus à louer. La cantine est pauvre, le personnel aimable mais pas très raffiné, la nourriture est basique pour un prix pas si dérisoire que ça. Et les visiteurs médicaux, les commerciaux des laboratoires, y ont leur QG. Par leur apparence, ils sont décalés de la population locale. L’argent va aux fournisseurs. Les lobbies pharmaceutiques savent dire que sans argent pas de recherche. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que leur budget de communication est aussi important que leurs budgets de recherche ! Un bon mensonge répété souvent devient une vérité.
Bon après avoir taillé un costar au labos, revenons à nos moutons. Ici, en République Dominicaine, si tu n’as pas d’argent, tu n’es pas soigné. C’est simple et redoutable. Toute l’expression de la solidarité qu’ont les dominicains vis-à-vis de leurs semblables.
A demain peut-être...
jeudi 19 juin 2008
Comme en terre
Vu de loin, la vie politique européenne semble d’une platitude de riche. La ‘directive du retour’ qui encadre les rafles et les expulsions est plutôt un modèle du genre. La directive en elle-même était prévisible, Silvio, Nicolas et d’autres dirigeants européens sont le reflet de l’état d’esprit des populations. Un bon mensonge devient une réalité s’il est répété suffisamment. Ce n’était pas un philosophe anarchiste qui disait ça, c’était Goebbels, le maître à pensée de la propagande d’Hitler. Pour cela, nous avons les boucs émissaires, les sans-papiers, forcément pauvre et étrangers, et les bonnes solutions ne sont pas encore finales mais en attendant un peu…
Les commentaires sur les articles en ligne sont l’apothéose du commentaire. Depuis la faillite des partis politiques, l’éducation de l’opinion se fait dans les débats télévisés où le publique intervient, dans les émissions de radio ouvertes au publique et dans les commentaires en ligne. Quelle affligeante pauvreté! Un bon commentaire sur un article politique commence par ‘Pour ma part’, ou ‘Moi je pense que’ ou encore ‘De mon point de vue’. Et de continuer sur un cliché à deux sous comme ‘quelqu’un que je n’ai pas invité, je ne le reçois pas’. Toute la misère de la réflexion de nos contemporains se reflète là. Tout l’impact de presque 40 ans de journal télévisé de 20 heures s’y retrouve. Cela écrit, il suffit de lire BHL dans Le Point pour comprendre la sècheresse de pensée des ‘philosophes’ modernes. L’opinion a remplacé le jugement ; la peur du lendemain, l’espoir.
La photo vient du bocage normand.
A demain peut-être...
mardi 17 juin 2008
Mets de l'huile
Un petit mot sur les huiles frelatées de nos amis de Lesieur (dépêche de Boursorama du mois dernier), mon Josébovisme sur le sujet vient sans doute du souvenir du millier de morts espagnols d’il y a une trentaine d’années. Plus personne ne se souvient de cet épisode épouvantable où, comme dans le cas présent, un groupe agroalimentaire avait jugé bon d’écouler des huiles industrielles dans de l’huile d’olive. Pas beaucoup, juste un pourcentage raisonnable, raisonnablement important pour tuer des pauvres crétins qui n’y pensaient même pas. Lesieur, c’est bien ! Danton disait donc vrai : « l’histoire est un théâtre où l’on joue toujours la même pièce ». Je ne sais plus s’il ajoutait qu’elle était mauvaise ou que c’étaient les acteurs qui l’étaient. En l’occurrence, c’est le cas pour les deux.
La ville que je préfère est sans aucun doute Séville. Pour y avoir vécu, pour l’avoir arpenté en large et en travers, pour l’avoir bu jusqu’au fond du ‘tubo’, pour l’avoir dégustée en tapas et en copas. C’est une ville riche de tout, de musique, d’architecture, d’histoire et avant tout de souvenirs et d’amitiés. Alors, c’est où chez moi ? Je n’aime pas la question. La réponse est là où son les gens que j’aime. Elle devient évidente lorsque je reviens à Paris, c’est là. Mais je dois être complètement schizophrène, parce que je suis chez moi à Santo Domingo, je suis chez moi à Paris, je suis chez moi à Séville… Je pense que si j’avais vécu à Vérone, Bruxelles ou Berlin j’y serais chez moi. Je suis chez moi avec moi. Alors, je m’aime ? Il faudrait que je reprenne au billet du 11 juin avec cette proposition, ça pourrait faire un développement intéressant.Chaque fois que je quitte une de ces villes, j’en suis malade. Vraiment malade.
L’avion du jour c’est Air France, le service est trois étages au dessus de Air Europa, cinq au dessus de Iberia. Le voyage est toujours aussi long. Ma voisine suédoise se murge gentillement au vin blanc fourni à discrétion. La cargaison de ce vol va, en grande majorité à Punta Cana. Une semaine dans un hôtel all inclusive. Ont-ils le même vin blanc là-bas ? Il faudra faire une cure de désintoxication après. C’est tellement éloigné de la réalité du pays. De toutes réalités. Pour être vraiment méchant, quand on attend l’avion à Santo Domingo, la population qui revient de Punta Cana me fait dire que le thon rouge n’est pas une espèce en voie de disparition. L’aller Santo Domingo Paris, je l’ai fait à coté du membre d’une OMG d’Haïti. Il avait aussi besoin d’une cure de désintoxication. Une semaine à Punta Cana peut-être ?
Quand on arrive à la verticale de la mer des Caraïbes, on voit très nettement la différence avec l’Atlantique. Le turquoise fait presque mal aux yeux tellement il est surréaliste.
A demain peut-être…
jeudi 12 juin 2008
Le train du progrès
En parallèle, la météorologie dominicaine confirme ce matin une saison cyclonique très active. On en prévoit une petite quinzaine cette saison. Pour référence, la saison dernière, cinq cyclones ont touché de loin la république dominicaine. Le dernier ayant tué une soixantaine de personnes. Imaginons une ligne de métro souterraine avec les pluies diluviennes qui laissent déjà 40cm d’eau dans les rues. Intéressant non ?
Comme le dit Leonel, les choix politiques sont difficiles et la direction d’un pays n’est pas forcément une sinécure. Mais dans la hiérarchie des problèmes, la survie de la population devrait être une priorité dans une démocratie, l’exemple Birman nous a montré que dans une dictature, ça ne l’était pas. Sans revenir à la définition de démocratie et dictature, Karl Popper en a une excellente, la République Dominicaine serait donc à la frontière. Infrastructure en lieu et place de soutien à la population, c’est un discours que le FMI a déjà placé en Afrique avec des résultats probants… pour les dirigeants.
Dans le même état d’esprit, j’ai reçu un mail intéressant appelant à la grève générale lundi prochain. La raison est simple, le prix de l’essence augmente, il faut que les impôts et taxes baissent. Où est le rapport avec la première partie de ton billet, auteur louvoyant ?
La construction d’infrastructure est un choix politique à long terme. C’est un choix de répartition des richesses perçues par l’état, donc par la communauté. Ces dépenses peuvent être délibérément orientées vers un soutien logistique aux entreprises, consistant en un soutien au second ordre à la population : infrastructure routière ou ferroviaire, baisse des taxes, subvention à l’implantation de nouvelles activités, ou un soutien direct aux populations : mise à niveau de salubrité d’une zone, approvisionnement en eau potable, infrastructure de santé, d'éducation. Quand un pays à les moyens, et il y en a qui ont les moyens comme les pays de l’union Européenne, il peut se permettre de poser le curseur à un endroit et de le déplacer au grés des alternances politiques. Quand un pays n’a pas les moyens, et la République Dominicaine n’a pas les moyens, il se devrait de poser le curseur du coté du soutien au premier ordre de sa population avant de s’acheter des jouets.
La grève pour la baisse des taxes est une ânerie, plus les produits pétroliers seront chers, plus les entrées d’argent liées au taxes seront importantes et par conséquent la communauté en profitera et plus nous seront poussé faire des économies d’énergie, à chercher des alternatives. Je ne ferais donc pas grève lundi, de toute manière, je suis en congé.
Dimanche, en rentrant de la plage, je suis passé par China Town de Santo Domingo (oui, oui, il y a un China Town qui fait la fierté de cette métropole désormais au niveau de Los Angeles) juste après les coups de feu. Un homme gisait à terre et la police est arrivée très vite. C’est la première et j’espère dernière fois que j’assiste à ça. D’après le journal de ce matin, il se vend 50 000 armes à feu par an dans ce pays.
A demain peut-être…
mercredi 11 juin 2008
En vrac ?
L’amour est une drogue dure. Il l’est d’autant plus qu’on a commencé tôt et qu’on en a goûté de la meilleure qualité. L’abstinence rend fou comme une crise de manque. Alors on est prêt à prendre n’importe quoi pour avoir un lointain rappel de l’extase. Seul un éclair de lucidité permet de se dire que la redescente ne vaut pas le coup tiré. L’endorphine est un palliatif acceptable, la méthadone du sexe. Je vais devenir bon en marathon.
Alors là, on se dit que je me fous du monde, dans un des pays majeurs du tourisme sexuel, dans un pays ou les filles ont la réputation d’être faciles, étant célibataire de fait, cousu de tunes et… Je pratiquerai l’abstinence (quelle drôle d’expression, pratiquer une non activité). Mais tu es un surhomme ou un prêtre… C’est vrai de manière formelle. Non que je sois un surhomme ni un prêtre mais que je m’abstienne. En plus, comble du masochisme, les sollicitations sont ce qu’elles sont et le teasing est tellement agréable que je ne m’en passe pas. Alors, teasing without sex c’est carrément à se taper la tête contre les murs. Moi je vous le dis. Faire pousser les ailes du désir pour les couper avant l’envol, on se ramasse par terre violemment. Le jeu est cruel.
Il faut se souvenir que la femelle homo sapiens sapiens produit un œuf par mois et le mâle un million de spermatozoïdes par quart d’heure pour que la différence devienne évidence. Le volume de désir peut être le même, les hormones sont là des deux cotés, la fréquence est différente, carrément. Mais se taper la tête contre les murs n’élimine pas le manque, hélas et j’ai peur que je n’ai ce type de crise de vrac jusqu’à mon retour à une vie de couple normale.C’est quoi une crise de vrac ? Les émotions font n’importe quoi, il faut toujours les canaliser avec de la musique, du bruit, de l’alcool, on est prêt à tomber amoureux de n’importe qui, on a du mal à fixer son attention plus de dix minutes sur un sujet précis sans se faire vraiment violence, on devient soupe au lait, on se coiffe avant d’aller en boîte de nuit, on mâche des chikles, on envisage d’acheter les mêmes chemise que Ricky Martin voire, cas extrême, louer une Porsche Cayenne pour aller en boîte. On devient con quoi !!!
Comme je ne crois pas aux surhommes et pour faire diversion, je reviens aux prêtres. La source de leur piété doit se trouver dans l’abstinence. La transe que peut générer les crises de manque sexuel doit avoir quelque chose à faire avec la foi béate. Selon ma théorie, la foi des prêtres serait un palliatif à la folie du manque ou une de ces expressions. Un prêtre qui ne serait pas fou ne s’abstiendrait pas ? Il y a-t-il des raisons pour qu’un homo sapiens sapiens qui fabrique un million de spermatozoïdes par quart d’heure ait un comportement différent face au manque ? A la place de courir, il prie. Prie Forest, prie…
Photo : Les marais salants de Bonnaire sont aussi piquants que cette vie...
A demain peut-être…
Perdu
La sélection dominicaine perd son seul match international de la saison 14 à 7 contre le club guadeloupéen le CRUB. Aucun blessé, sauf dans l’amour propre. La partie fut brouillonne, l’arbitrage aussi.
La première mi-temps démarre par une nette domination territoriale des guadeloupéens. La résistance des locaux ne durera qu’un dizaine de minute, le temps pour leurs adversaires de lancer une attaque en première main au sortir d’un regroupement. Le surnombre est créé, l’ailier va aplatir à droite des poteaux. L’ouvreur invité transforme et les compteurs affichent 7 à 0. Devant la copie brouillonne des dominicains, les pénalités pleuvent. Malgré tout, le quart d’heure suivant voit les dominicains imposer leur physique à quelques mètres de la ligne guadeloupéenne sans concrétiser. La première mi-temps s’achève sur un 10-0 en faveur des antillais.
Le début de la seconde mi-temps annonce la révolte des caraïbes avec un superbe essai en contre. Les jambes antillaises commencent à ressentir les effets de la chaleur moite qui règne sur Saint Domingue. Le score passe à 10-7 suite à la transformation. Une pénalité permet cependant aux invités de s’éloigner au score pour passer à 13-7. La fin de la partie sera aussi brouillonne que le début, les qualités physique des hôtes neutralisant les qualités de jeu des invités. Un essai refusé aux dominicains fera monter la pression sans changer le cours du match qui se terminera sur ce score.
Pour nous consolé, un couché de soleil sur Bayhaibe.
A demain peut-être...
mardi 10 juin 2008
Au bout de quoi ?
dimanche 1 juin 2008
Sous la pluie
La difficulté est accrue par l'absence de visibilité de la surface de la voirie. En effet, celle-ci ressemble plus à la pointe du Hoc le 7 juin 1944 qu'à l'autoroute de Normandie le lendemain de son inauguration : les ornières profondes et larges, les plaques d'égout qui n'ont pas été replacées après la dernière intervention, etc.. Donc, avec 10 cm d'eau sur la route, plus moyen d'apercevoir et d'éviter les pièges. Tout le monde roule à 10km/h en ne faisant attention à rien, ni aux autres véhicules, ni aux piétons. C'est sport.
Quand la pluie s'arrête, il ne reste que l'humidité et la chaleur. Il fait 32°C avec un taux d'humidité de 99%. Le hammam est plus confortable car on y est presque nu. Dehors, les vêtements collent à la peau, les cheveux dégoulines, c'est désagréable. Et faire du sport d'extérieur dans ces conditions relève du masochisme pur.
A demain peut-être...