En direct de là où je suis. Un jour, une photo depuis mon retour de Santo Domingo

jeudi 12 juin 2008

Le train du progrès


Fraîchement élu, le président dominicain est allé faire un tour d’une semaine en Europe pour participer au sommet de la FAO et pour visiter l’Espagne. Il est revenu convaincu de l’utilité de la seconde ligne de métro dans la capitale, de la ligne de train entre Santo Domingo et Santiago et de la transformation d’une bonne partie de la culture de canne à sucre en éthanol pour l’automobile. Je ne dirais jamais bio carburant, surtout tant que l’on ne cultivera pas les produits qui servent à son élaboration selon les normes bios. Faire de l’agriculture intensive pour faire fonctionner des véhicules à combustion, voilà une arnaque écologique sans nom. CO² mon amour.
En parallèle, la météorologie dominicaine confirme ce matin une saison cyclonique très active. On en prévoit une petite quinzaine cette saison. Pour référence, la saison dernière, cinq cyclones ont touché de loin la république dominicaine. Le dernier ayant tué une soixantaine de personnes. Imaginons une ligne de métro souterraine avec les pluies diluviennes qui laissent déjà 40cm d’eau dans les rues. Intéressant non ?
Comme le dit Leonel, les choix politiques sont difficiles et la direction d’un pays n’est pas forcément une sinécure. Mais dans la hiérarchie des problèmes, la survie de la population devrait être une priorité dans une démocratie, l’exemple Birman nous a montré que dans une dictature, ça ne l’était pas. Sans revenir à la définition de démocratie et dictature, Karl Popper en a une excellente, la République Dominicaine serait donc à la frontière. Infrastructure en lieu et place de soutien à la population, c’est un discours que le FMI a déjà placé en Afrique avec des résultats probants… pour les dirigeants.
Dans le même état d’esprit, j’ai reçu un mail intéressant appelant à la grève générale lundi prochain. La raison est simple, le prix de l’essence augmente, il faut que les impôts et taxes baissent. Où est le rapport avec la première partie de ton billet, auteur louvoyant ?
La construction d’infrastructure est un choix politique à long terme. C’est un choix de répartition des richesses perçues par l’état, donc par la communauté. Ces dépenses peuvent être délibérément orientées vers un soutien logistique aux entreprises, consistant en un soutien au second ordre à la population : infrastructure routière ou ferroviaire, baisse des taxes, subvention à l’implantation de nouvelles activités, ou un soutien direct aux populations : mise à niveau de salubrité d’une zone, approvisionnement en eau potable, infrastructure de santé, d'éducation. Quand un pays à les moyens, et il y en a qui ont les moyens comme les pays de l’union Européenne, il peut se permettre de poser le curseur à un endroit et de le déplacer au grés des alternances politiques. Quand un pays n’a pas les moyens, et la République Dominicaine n’a pas les moyens, il se devrait de poser le curseur du coté du soutien au premier ordre de sa population avant de s’acheter des jouets.
La grève pour la baisse des taxes est une ânerie, plus les produits pétroliers seront chers, plus les entrées d’argent liées au taxes seront importantes et par conséquent la communauté en profitera et plus nous seront poussé faire des économies d’énergie, à chercher des alternatives. Je ne ferais donc pas grève lundi, de toute manière, je suis en congé.
Dimanche, en rentrant de la plage, je suis passé par China Town de Santo Domingo (oui, oui, il y a un China Town qui fait la fierté de cette métropole désormais au niveau de Los Angeles) juste après les coups de feu. Un homme gisait à terre et la police est arrivée très vite. C’est la première et j’espère dernière fois que j’assiste à ça. D’après le journal de ce matin, il se vend 50 000 armes à feu par an dans ce pays.
A demain peut-être…

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